Tamazight la matière toujours lésée !

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Malgré tous les beaux discours déclamés ça et là par la tutelle (ministère et direction de l’éducation) le règlement des problèmes de l’enseignement de tamazight reste toujours en deçà de la demande sociale ou de celle de l’association des enseignants de cette matière dans la wilaya de Tizi Ouzou.

En effet, le 1er trimestre est terminé et les affectations des enseignants lesquels, l’année dernière étaient en poste ne sont toujours pas établies et remises aux intéressées. “Pourtant lors de notre rencontre avec le directeur de l’éducation de Tizi Ouzou, le 14 novembre dernier, il (le DE) nous avait avancé que les affectations seraient remises ces jours-ci, malheureusement à ce jour rien n’a été fait”, nous a déclaré un membre de l’association des enseignants qui ajoutera “nous nous sommes déplacés plusieurs fois à l’Académie pour connaître la raison de ce laisser-aller et la réponse change à chaque fois, soit le spécimen des affectations n’est pas encore fait, ou qu’elles sont à la signature chez le DE ou encore que nous attendons la réponse de la fonction publique, ou encore on ne sait pas si ces enseignants sont considérés comme vacataires ou suppléants, c’est à ne rien comprendre”. Il est vrai que l’enseignement de tamazight rencontre des problèmes et qu’au niveau de la tutelle, cet enseignement n’est pas pris au sérieux ni même considéré, sinon comment se fait-il que pour les autres matières dès qu’un poste se libére pour une quelconque raison, un enseignant y est immédiatement affecté, alors que pour tamazight avec l’existence de quelques enseignants et de postes budgétaires, les affectations ne sont toujours pas établies et envoyées par la direction des circulaires de l’éducation de Tizi Ouzou.

Un autre problème d’ailleurs de taille, le non-respect des circulaires du ministère par certains directeurs d’établissements à l’exemple du lycée Ben Boulaïd à Aïn El Hammam où l’enseignante a été destinataire d’un emploi du temps anti-pédagogique et non-conforme aux directives de la tutelle. Au lieu d’établir un emploi du temps de trois heures par semaine et par division pédagogique comme stipulée par la réglementation et une circulaire de rappel, datant du 12 septembre dernier, adressée aux chefs d’établissement, cette enseignante du lycée Ben Boulaïd à Aïn El Hammam dispense une ou deux heures par semaine aux différentes divisions pédagogiques de l’établissement, nous a toujours confiés un membre de l’association des enseignants de tamazight de Tizi Ouzou avec un emploi du temps comme preuve (dont une copie nous a été remise).

Ainsi il n’est pas étonnant que les enseignants de tamazight déclarent que leur tutelle n’est nullement au courant de ce qui se trame dans les établissements scolaires et que ces responsables ne savent que communiquer des chiffres qui “sont totalement faux par rapport à ce qui existe sur le terrain”, dira un autre membre de cette association des enseignants. Les mêmes enseignants nous confieront aussi, qu’une circulaire limitant le nombre de divisions pédagogiques affectées aux enseignants de tamazight à six, donc un volume horaire de dix-hui heures auxquelles s’ajoutent les heures de coordination et de formation ; mais cette circulaire n’est nullement appliquée alors que des enseignants (es) attendent toujours leur affectation, et on parle du manque de postes budgétaires. Le plus grave encore, selon nos interlocuteurs, c’est ces enseignants auxquels des chefs d’établissements auraient confiés quatre niveaux (1re, 2e, 3e, 4e AM) avec sept heures de cours par jour, “ce qui est totalement anti-pédagogique” diront ces enseignants et ces problèmes cités ne seraient que la preuve du laisser-aller des responsables et leur vœu de ne pas régler les problèmes que vit l’enseignement et les enseignants de tamazight.

M.A.B.

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