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Des pierres pour ralentir la circulation

Quoique la population et tous les usagers du chemin de wilaya 150 (qui traverse d’est en ouest la commune de Mekla) se sentent satisfaits de la pose du tapis, il faut dire que la réalité est toute autre. Ce chemin, emprunté par les usagers pour relier, via Mekla, Aït Khellili d’une part et Souama d’autre part, a déjà un lourd passif en matière d’accidents.

On a à déplorer de nombreuses victimes, sachant que le macadam traverse des quartiers résidentiels de Djemaâ Saharidj et jouxte des agglomérations (Laânasser et Jerah) tout en étant le parcours obligatoire, inévitable et journalier de nombreux stagiaires du CFPA, lycéens, collégiens et écoliers de la région sans oublier, bien sûr, les nombreux travailleurs en éternelle migration vers leur lieu de travail ou leur domicile.

C’est ainsi que des citoyens résidant à proximité de ce chemin de wilaya se sont cru obligés d’installer un peu partout et alternativement de gauche à droite, ce que l’on pourrait appeler “des empêcheurs d’appuyer sur le champignon”. Cela est parfois une brique, ou bien une pierre de grosse taille, quand ce n’est pas un fût qui trône pratiquement au beau milieu de la chaussée. Il est vrai que certains chauffeurs se permettent parfois des pointes de vitesse, mais ne faut-il pas rappeler que même les résidants de ces lieux-là s’en donnent à cœur joie et pour ceux qui disposent d’un véhicule même datant des années soixante, la vitesse grisant les esprits jusqu’à occulter la raison et les précautions ?

Les citoyens et les usagers de la route se posent aussi la question de savoir comment une solution sera apportée pour éviter ce qui ressemble plus à une anarchie organisée qu’à un “moyen d’éviter le pire”, car le pire est déjà dans cette situation. Il faudrait plutôt penser à ce que des ralentisseurs soient installés, de même que des panneaux de signalisation routière qui informeraient les usagers sur les risques et les dangers en raison du trafic piétonne permanent (travailleurs et écoliers). Certains oseraient rappeler que la région est connue de tous pour cette habitude des citoyens (est-ce une inconscience de leur part ou une volonté de s’afficher ?) à ne circuler que sur le macadam, laissant le trottoir de côté, au risque d’être percuté. Avec une pointe d’ironie et d’humour, l’on dit souvent que “Shab El Djemaâ ne marchent jamais sur le trottoir, mais sur le goudron !”

Une question demeure cependant pour ceux qui ne savent pas que Djemaâ Saharidj et Bida Munipium ne font qu’un : pour un si gros bourg, plus que millénaire, dont le passé historique s’honore des symboles du nationalisme (Aïssat Idir) de l’Amazighité (Bennaï Ouali), sans oublier le chanteur Arab Ouvouyezgaren, quand donc pensera-t-on enfin à y réaliser des… trottoirs ?

Sofiane Mecherri

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