« Les chances d’un sommet de l’Alliance présidentielle se sont finalement évaporées », cette sentence est du porte-parole du RND, Miloud Chorfi, qui a déclaré auparavant, que les trois partis formant cette coalition, devraient se réunir dans un sommet, juste après le dépôt officiel des listes des candidats pour le renouvellement de la moitié du tiers des sénateurs issus des Assemblées locales.
Le porte-parole de la formation politique qui assure actuellement la présidence tournante de l’Alliance, devait prendre l’initiative pour organiser ce sommet, suite aux appels pressants du mouvement islamiste HMS, par la voix de son vice-président Menasra, pour une éventuelle traduction de l’Alliance à la base, lors des joutes du 28 décembre.
Miloud Chorfi a expliqué la mise en cause du sommet, par le fait que les partis formant l’Alliance ont présenté leurs candidats, même dans les wilayas où, « un parti comme le HMS n’a pas de chance de voir son candidat rafler la mise ».
Le RND présent dans 45 wilayas, compte renforcer les 18 sénateurs qui lui restent dans la chambre haute du Parlement, pour « former un groupe sénatorial respectable », a estimé son porte-parole.
Ce dernier révèle que la formation d’Ouyahia compte sur le report de voix de pas moins de « 500 élus locaux issus des autres partis, ou élus sur des listes libres”. Ceci n’a pas empêché le responsable du RND d’avouer que ces joutes seront influencées par les résultats des élections de 2002.
Au plus vieux parti, où les listes finales portant sur 48 wilayas ont été élaborées difficilement, le ton n’est pas au discours pour la consécration de l’Alliance dans la base. Saïd Bouhadja, secrétaire national du FLN chargé de la communication, a estimé quant à lui, que « l’Alliance s’est faite autour de l’application du programme du président de la République et non pas autour des élections ». Plus explicite, il dira que « l’ensemble des partis de l’Alliance aspire à contrôler le Conseil de la nation », ce qu’il trouve « tout à fait normal ». Abondant dans sa perception de l’événement, il révélera que la préférence du FLN, va vers des alliances avec les partis qui n’ont pas de candidats ou d’ambitions à faire valoir lors de ces joutes.
Du côté du HMS, qui ne s’est pas encore remis du revers cinglant reçu de plein fouet par son président, lors du dernier discours de Président Bouteflika, en réponse à ses déclarations sur la corruption, l’heure n’est même pas au débat sur le Conseil de la nation. Présent dans 16 wilayas, ce parti risque de laisser des plumes au Conseil de la nation, vu les ambitions affichées par son rival islamiste d’El-Islah. En effet, le mouvement de Djaballah a joué la prudence en plaçant ses candidats dans 11 wilayas. Ce dernier qui cherche à prendre langue avec le FLN et le RND, pour des alliances à la base dans quelques wilayas, telles Skikda et Annaba, pour ne citer que ce deux wilayas où il a des chances certaines de passer, tente en réalité de se positionner, en remplaçant potentiel dans l’Alliance et se donner une chance de durer encore.
Dans les faits, l’Alliance, dont le programme du Président est le facteur fédérateur, rate encore une chance de s’exprimer au niveau de la base. C’est pour dire que ces sénatoriales ont montré les limites d’une Alliance qui menace naufrage.
Ait Azouaou
