“Zidane, on veut voir Zidane !”, scandait la dense et immense foule massée tout autour de la propriété familiale d’Aguemoune, village d’origine de Zizou.
Mais l’idole, arrivé à la mi-journée d’hier, n’a quitté le domicile familial deux heures après, que pour repartir, laissant les centaines, voire les milliers de ses admirateurs en proie à une frustation manifeste.
C’est que tous ces fans du village mais aussi venus des quatre coins de la wilaya, et d’Alger, l’y attendaient dès les premières heures de la matinée. Le village pris pour la circonstance, exhibant fanions et banderoles à la gloire du dieu des stades, continuait à recevoir les “pèlerins” jusqu’à après le départ de Zidane.
A quelques dizaines de mètres de là, Zizou fait une première halte au village de Mouzaïa pour y rendre visite à sa tante, initiative personnelle, dans la mesure où elle ne figurait pas dans le programme protocolaire.
Arrivé quelques minutes plus tard à Aguemmoun, le cortège s’immobilisera à quelques mètres du domicile familial.
Cinq ou six mètres séparaient l’illustre invité de la porte du logis, passage que clôturaient des barrières et que protégeaient un service d’ordre, censés contenir la foule alentour quasiment en délire à la vue de la Mercedes d’où Zidane s’apprêtait à descendre. Celui-ci à peine sorti du véhicule, la foule n’eut aucune peine à briser le cordon de sécurité, créant un mouvement de panique parmi les vigiles et gardes du corps de Zidane, pratiquement arraché des mains de ses fans. Zizou à lui-même dû en repousser quelques-un non sans fermeté.
Cet incident, mais aussi l’ampleur de la foule en délire et un incontestable déficit d’organisation ont dû persuader la star de s’épargner quelque contact que ce soit avec ses admirateurs beaucoup trop fougueux. Après avoir partagé un repas avec des proches et une délégation d’officiels, Zidane quittera le village à bord de son véhicule qui eut toutes les peines du monde à se frayer un chemin à travers la marée humaine entourant le cortège.
Les commentaires allaient bon train à Aggemoun sur les raisons de ce passage en coup de vent de l’idole, au point où, beaucoup, ayant espéré plus de disponibilité de Zidane, ont carrément manifesté de la déception. La presse elle-même, nationale autant qu’étrangère ne bénéficia d’aucune “faveur” de la part des organisateurs, au point où les journalistes ont été contraints de recourir à des recoupements et bribes d’informations officieuses, pour faire leur travail.
Quoi qu’il en soit, Zizou ne serait pas responsable de ce rendez-vous quasiment manqué avec les siens dans la mesure où à Aggemoun il aurait déclaré à ses proches qu’il “aurait voulu rencontrer du monde, hélas les conditions ne le permettaient pas”. Mieux, il avait chargé des membres de sa famille de demander aux villageois de recenser leurs besoins en matière de développement, pour une éventuelle aide de sa part.
Zidane l’humanitaire avait la veille, le jeudi, rendu visite à une vingtaine d’enfants au service pédiatrie de l’hôpital Khelil Amrane de Béjaïa, ainsi que des dialysés au niveau du second hôpital de la ville, Frantz Fanon.
Signalons que Zinedine Zidane a quitté hier après-midi la wilaya à bord d’un hélicoptère des services de la Présidence de la République.
H. O.