Invité avant-hier soir au Forum de la Télévision algérienne, le ministre des Finances, Mourad Medelci, évoquera les questions relatives à son secteur qui font l’actualité depuis quelque temps : secteur bancaire, privatisation, dette algérienne, scandales financiers, Bourse d’Alger…C’est ainsi qu’il annoncera qu’à partir de l’année prochaine, le secteur bancaire privé connaitra une plus importante participation à l’économie, puisque la privatisation du CPA lui permettra de gagner davantage de parts de marché. Ces part, actuellement à hauteur de 10% augmenteront pour atteindre 25 à 30%.
Il est également question d’une nouvelle augmentation des fonds propres des banques publiques pour mieux les outiller afin de développer leurs capacités d’absorption, pour une plus grande prise en charge du financement de l’économie.
Côté financement de l’économie, un taux satisfaisant a été enregistré au premier semestre de 2006 : 11,6% contre 16% entre 2004 et 2005. Une amélioration qui a plus profité aux opérateurs du secteur privé.
Selon Medelci, les réformes entreprises dans son secteur depuis 2005 vont permettre à l’économie algérienne de puiser progressivement ses ressources de financements hors secteur bancaire, en ayant recours notamment au marché de capitaux.
Le ministre des Finances mettra l’accent sur l’existence d’un programme de modernisation de la Bourse d’Alger, qui s’étalera sur deux années. Ce programme permettra une modernisation de cette institution, en encourageant notamment l’intégration des sociétés et les opérateurs économiques.
Le marché obligataire est « très satisfaisant », notera le ministre. Il en veut pour preuve les montants récoltés qui s’élèvent à 2 milliards USD en deux ans.
Sur la question récurrente de la convertibilité commerciale du dinar, le grand argentier du pays n’exclura pas cette éventualité dans les prochaines années. « Le dinar est très fort par rapport aux monnaies des pays voisins. Cette force vient de sa stabilité depuis quelques années », soulignera Medelci à propos d’une comparaison du dinar avec le dinar tunisien et le dirham marocain.
L’invité de l’ENTV soulignera que le rythme des privatisations « s’est amélioré » depuis les 18 derniers mois. Près de 20 entreprises sont privatisées mensuellement, ce qui a permis de récolter 100 milliards DA.
Abordant la question du secteur industriel, Medelci expliquera que sa faiblesse actuelle est due aux réformes et restructurations, dont ce secteur a fait l’objet depuis les années 90.
La mise en place de la nouvelle stratégie industrielle permettra à ce secteur de connaître un important développement. Le taux de 6 à 7% de participation au PIB sera doublé annoncera le ministre.
Autre question soulevée lors de cette rencontre, la réforme et la modernisation du secteur financier. Mourad Medelci indiquera que certains des aspects de la loi organique qui régit l’Inspection générale des finances (IGF) feront l’objet d’une révision dans les prochaines semaines. C’est dans la même foulée qu’il annoncera un traitement progressif de la situation financière des agents de son secteur, notamment ceux chargés du contrôle.
A propos des scandales à répétition dont les banques publiques ont été le théâtre, surtout au cours de l’année passée, Medelci dira que des mesures sont prises pour récupérer une partie de ce qui a été détourné. « Les dossiers sont au niveau de la justice », se contentera-t-il de dire en réponse à ceux qui lui demandent des noms. Il reviendra à la charge une nouvelle fois pour lancer : « Celui qui détient des dossiers sur une quelconque malversation, qu’il les présente à la justice ». Une réponse calquée sur celle du président de la République, pour mettre dos au mur le président du MSP, Aboudjerra Soltani, révélant détenir des dossiers sur la corruption dans les hautes sphères de l’Etat, puisque la question qui lui a été adressée concerne les déclarations du patron du parti islamiste.
Elias Ben
