Mlle Noura Yahi est un exemple de courage et de ténacité. Nonobstant le fait qu’elle soit privée du sens le plus important, la vue, qui, seule, permet la relation pleine avec le monde qui nous entoure, elle réussit à mener à terme ses études. Après le Bac lettres, elle entra à l’université pour y étudier le droit et obtint une licence. Habitant à Aït Frah, elle travailla pendant six années au centre pour handicapés de Boukhalfa, à la section des sourds-muets. Elle espérait bien sa confirmation par un recrutement et pensa pouvoir l’obtenir après les promesses formelles du ministre de la Solidarité lors de sa visite au centre. Mais, hélas, rien ne vint confirmer ses espoirs. On la soumit à un examen cette année. Elle fut recalée, une autre candidate voyante obtint le poste d’assistante d’administration. Si on ne peut légitimement douter de la régularité de l’examen, en revanche, elle espérait la concrétisation des promesses du ministre qui ne sont tout de même pas des paroles en l’air. Mais celles-ci, qui n’ont pas été suivies d’une dérogation pour contourner l’écueil administratif, n’ont pas été fructueuses. Aujourd’hui, elle est seule à la maison à se morfondre. Cette jeune fille si courageuse résistera-t-elle à l’inactivité ? Elle ne se décourage pas pour autant et espère toujours un recrutement qui pour elle sera une véritable éclaircie.
M. Amarouche
