l L’Algérie va proposer à l’Onu de proclamer 2010-2020 « décennie du désert et de la lutte contre la désertification », a annoncé le ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement Chérif Rahmani.
« Nous allons présenter à l’Assemblée générale de l’Onu cette proposition », a dit le ministre en clôturant, dans la nuit de mardi à mercredi, la Conférence sur la désertification ouverte dimanche à Alger.
« En dix ans avec des hommes, des moyens, des capacités et des expertises nous permettront de pérenniser la lutte contre la désertification », a-t-il ajouté.
« Soixante millions de personnes risquent de perdre leurs terres, leurs habitations et leurs oasis », dans les années à venir, a dit Cherif Rahmani, en affirmant que « de nouveaux types de conflits apparaissent autour des ressources naturelles ». Une enveloppe de 300 millions de dollars a été débloquée par le Fonds pour l’environnement mondial (Gef) pour lutter contre la désertification, a rappelé pour sa part la présidente de ce Fonds Monique Barbut. Le Gef est ainsi devenu la « première source de financement internationale sur la convention de désertification ». « Il présentera prochainement un programme pour l’Afrique sub-saharienne de 150 millions de dollars, qui ont servi à lever 1,3 milliard de dollars de cofinancement », a-t-elle dit.
Les participants à cette conférence ont de leur côté, dans une résolution, mis en garde contre toute « négligence » dans le traitement de la désertification au niveau mondial, au risque, ont-ils souligné, de voir « déferler des vagues de réfugiés de l’environnement ». Une prise en charge « efficace » de la désertification permettrait « d’atténuer les effets des changements climatiques », ont-ils dit. La restauration des sols très appauvris dans les pays en développement et une légère amélioration de leur qualité permettrait d’augmenter de 20 à 30 millions de tonnes la production alimentaire par an dans ces pays, selon une recommandation de la conférence, organisée par l’Université des Nations unies de Tokyo, en coopération avec l’Algérie. Les experts ont aussi préconisé un partenariat régional et inter-régional entre les pays soumis à la désertification, tels ceux de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest (CEDEAO), en soulignant que les résultats obtenus jusqu’à présent étaient « maigres ».