Kewwar wa rmi la’âwar !

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On connaît la devinette kabyle, relative au ciel : Mi ged’sa nettru, mi gettru nefrah’ : quand il rit (c’est-à-dire ciel clair) nous pleurons, quand il pleure (c’est-à-dire qu’il pleut) nous sommes heureux.

Il faut plutôt dire, quand on habite les villes : quand il rit nous pleurons et quand il pleure nous pleurons avec lui ! Après la sécheresse des mois derniers, qui a angoissé tout le monde, voici la pluie, venant généreusement nous asperger et arroser nos terres. Mais avec la pluie, ce sont aussi les inondations : non pas, comme on pourrait le croire, crues des rivières, mais ruisseau envahissant les rues, nids-de-poule remplis à raz bord, coulées de boues…

C’est que les maîtres d’œuvre qui ont procédé au goudronnage des rues n’ont pas prévu de rigoles ni de caniveaux, et quand on ajoute des dos d’âne, barrant comme des dunes de sable les rues et les routes d’un bout à l’autre, on encourage les eaux à s’accumuler et à provoquer les fameuses inondations.

Les automobilistes comme les piétons ont du mal à avancer dans ces ruisseaux, sans parler des éclaboussures que l’on reçoit au passage des véhicules qui roulent vite. Les autoroutes ne sont pas en reste : parfois, c’est de véritables océans qu’il faut traverser : une fois de plus les maîtres d’œuvres n’ont pas pensé à égaliser les routes qu’ils ont asphalté, ni à prévoir des voies de sortie pour les eaux.

Mais si les maîtres d’œuvres sont responsables, ceux qui les ont recruté le sont également : n’était-il pas de leur rôle de contrôler les ouvrages réalisés ? Kewwar wa rmi laâwar, dit l’adage algérien : roule en boulettes et jette ) l’aveugle avale tout…

S. Aït Larba

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