Détachée de la commune-mère actuellement chef-lieu de daïra de Draâ Ben Khedda, la commune de Tirmitine est élevée à ce rang de responsabilité en 1985 pour assurer ses destinées.
Constituée de trois versants, Tirmitine, Ath Arif et Zerrouda difficilement joignables faute de routes aménagées, elle compte plus de 12 000 habitants répartis sur une quinzaine de villages (relief oblige). Se rendre au chef-lieu de commune, le problème ne se pose pas à partir de Draâ Ben Khedda. Les dix-sept kilomètres sont parcourus en moins de 20 minutes. Tout le long du trajet, des bouteilles de bière jonchent les fossés. Au niveau de la retenue collinaire, des files de véhicules de picoleurs se donnent rendez-vous chaque soir en ces lieux de consommation clandestines de boissons alcoolisées, non loin (à quelques mètres seulement) d’un cantonnement de l’ANP. Après leur départ, tout est laissé sur place : bouteilles, emballages et autres déchets portant atteinte à l’environnement qu’on ne cesse de détériorer de jour en jour. Le P/APC, Saïd Senaoui, nous attendait déjà dans son vaste bureau, en cette matinée du mercredi 20 décembre 2006. “En matière de développement, Tirmitine accuse un retard considérable, de subventions de l’Etat qui n’ont jamais dépassé le seuil des quatre milliards de centimes, Tirmitine ne peut assurer un développement souhaité par toute la population”. C’est une APC endettée dont l’effacement a été proposé au ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales. 150 millions de centimes seulement sont réservés au budget de l’équipement.
Le reste, tout le reste, est absorbé par le fonctionnement dont la masse salariale est évaluée aux environs de 70%. On ne peut tourner avec 150 millions de centimes et 30% du budget de fonctionnement. “Il faut des sommes colossales pour couvrir toute la commune et satisfaire les doléances, toutes légitimes et urgentes de la population”, confie le P/APC qui précise, “20 milliards de centimes soulageront les populations de tous les villages”. Pour le programme normal relatif aux PCD de l’année en cours, la commune de Tirmitine a tout de même arrêté certains projets concernant neuf opérations englobant 2 milliards 790 millions de centimes. Il s’agit des opérations d’assainissement dans les villages pour 2 millions de dinars, de conduite AEP à Menasra pour 2 millions de dinars, d’aménagements de pistes à travers les villages pour 12 millions de dinars ; engravements de pistes des villages :
1 million de dinars ; éclairage public : 90 millions de dinars ; deux aires de jeux : l’une à Sidi Salah et l’autre à Tiwririne pour une somme de 2 millions de dinars ; une unité socio-culturelle à Menasra : 50 millions de centimes et la réalisation du siège de la Garde communale consommera à elle seule 8 millions de dinars.
Une tranche complémentaire est venue conforter le précédent programme. C’est une somme de 1 milliard 646 millions de centimes qui s’ajoute pour la réalisation de six (06) opérations à savoir : 2 réservoirs d’eau de 100 m3 d’eau chacun pour 350 millions de centimes. L’un sera réalisé à Tirmitine et l’autre à Menasra ; la réfection de la conduite AEP à Abarane pour 96 millions de centimes ; l’assainissement qui se poursuivra à travers les villages : 2 millions de dinars ; l’aménagement des pistes (une opération qui touche tous les villages) et Akhribane, en particulier, consommera 10 millions de dinars (5 chacun). Les distances varient entre 500 m et 1200 m. Elles seront soit en béton (à travers les villages), soit en bi-couches (extérieur des villages). Quant à ces différentes opérations qui sont déjà lancées pour la plupart, d’autres sont en voie d’achèvement, le P/APC avoue : “Les objectifs sont quasiment atteints pour ce qui est retenu devant cet exercice”, mais cela reste toujours insuffisant. Au niveau de la commune, le taux d’assainissement atteint les 60% : “Nous aurions aimé voir l’assainissement réalisé dans sa globalité pour préserver l’environnement”, souhaite le P/APC.
Les rejets à ciel ouvert sont préjudiciables à la nature. Une dizaine de bassins de décantation sont ainsi nécessaire pour une inscription à court terme. Le réseau d’AEP est également une priorité pour cette commune qui, il faut le rappeler, a souffert le martyre durant de très longues années d’absence de ce liquide vital dans les robinets rouillés par le temps. Un projet sectoriel est réservé à la région de Zerrouda. Il sera réceptionné au mois de mars 2007. Il s’agit d’une chaîne de refoulement à partir de l’oued Bougdoura vers les stations Megdoul, Zerrouda est Behalil. Une bonne nouvelle qui réconfortera les habitants de versant.
Mohand N’tighilt
