Site icon La Dépêche de Kabylie

“Thimechret” pour renouer avec les us et coutumes

S’il y a quelque chose de merveilleux qui incite les gens à vivre dans ces villages éloignés du reste du monde malgré toutes les insuffisances, c’est bien cet attachement aux valeurs ancestrales auxquelles les habitants tiennent tellement. Ainsi, pour signifier l’utilité d’un retour aux sources et renouer avec les us et coutumes, l’association “Imesdurar” (les montagnards) du village Thaghalat de la commune Ath Mlikèche, après avoir connu une instabilité par le passé, vient de renaître de ses cendres grâce à la volonté de fer de jeunes du village, lesquels ont réussi en un laps de temps à organiser le rituel dit “Thimechret”, une occasion de réunir les habitants dudit village et ceux qui y sont originaires mais qui vivent ailleurs.

Cette tradition, qui a disparu depuis quelques années et qui se fait généralement lors de la fête religieuse “Achoura”, a été avancée par Imesdurar pour une raison qui lui est propre comme nous dira son président Saâdi Med Ameziane : “Pour cet événement et sur orientation des sages du village, on a fait ce sacrifice pour inaugurer ce nouveau cimetière dont la parcelle d’une superficie qui avoisine les 9 hectares et achetée par notre association”.

Les préparatifs de ce rite qui ont eu lieu durant une quinzaine de jours ont abouti à la collecte d’argent et l’achat de bœufs pour une somme de 56 millions et qui ont servi à ce sacrifice. La viande a été répartie en 622 parts représentant le nombre de foyers et le coût d’une part revient à 700 DA pour un poids de plus de deux kilogrammes de viande. En pareils évènements, les jeunes du village font la fête avec une contribution remarquable de leur côté, tenant à réussir une telle opération et cela avec l’aide bien sûr de l’association religieuse et à sa tête Benarab Moussa.

Composée essentiellement de jeunes, à l’image de Slimane Bellil, Belaïd Djaouden, l’association qui s’est fixé comme objectif une réelle prise en charge des problèmes sociaux du village et de ses jeunes, lesquel sont déterminés à mener à bon port leurs revendications et réussir dans leur mission qui s’annonce difficile mais pas impossible. Elus au sein de l’association depuis un mois seulement, les membres actifs, et qui travaillent sans relâche, sont arrivés à venir à bout des souffrances des jeunes en assurant aux élèves des classes d’examens des cours de soutien dans les différentes matières dont ils ont besoin. Même si l’association est à vocation socio-culturelle, Imesdurar est décidé à lancer des activités en plus de la création d’une troupe théâtrale ; elle a pris en charge l’équipement pour des jeunes qui veulent créer un club de foot-ball. Même si cette création ne relève pas de ses ressorts, elle compte s’adresser aux autorités locales pour qu’elles se chargent de cette tâche. Toujours dans le cadre social, l’association, qui s’est tracé un programme, prévoit dans les prochains jours le bétonnage de deux ruelles du village et qui sont empreintées jusque-là par les piétons pour faciliter l’accès même aux automobilistes.

Par ailleurs, l’épineux problème de l’alimentation des foyers en eau potable reste l’un des priorités de l’association qui compte engager des travaux de réfection de la conduite qui date de l’ère coloniale et qui s’avère défectueuse en plus de ces branchements illicites et toutes les fuites qui constituent une perte considérable de cette denrée vitale. Ce projet en question, qui concerne la conduite de Aïn Imadra jusqu’au village Taghalat sur une longueur d’environ 5 à 6 km, ne peut se réaliser sans un apport consistant de la part de l’APC.

“Pour une première expérience, celle-ci a été d’une réussite totale et ceci ne fera que nous motiver davantage pour aller au bout de notre mission même si certains opportunistes tentent de briser notre élan. On résistera rien que pour servir le village et défendre ses intérêts”, nous fera savoir Belaïd Djaouden de l’association Imesdurar.

A. L.

Quitter la version mobile