Site icon La Dépêche de Kabylie

Construire, c’est bien rationaliser, c’est mieux

Même si, au demeurant, il faut multiplier les infrastructures pour assurer la vulgarisation et le développement du sport, celles-ci doivent également répondre à un cahier des charges aux conditions pour le moins rigoureuses qui ne sont pas respectées pour l’heure.Ces infrastructures sportives doivent d’abord répondre à des impératifs de faisabilité bien propres à chaque région et non être l’objet de « quotas » comme c’est le cas actuellement. Sinon, à quoi serviraient-elles, si elles ne tiennent pas compte de la spécificité locale. Leurs « détournements » vers d’autres utilisations parfois extra-sportives ou carrément leur « abandon » constituent un des aspects négatifs du constat réel de l’heure.Les pouvoirs publics, à travers les politiques passées ou encore en cours actuellement en certains lieux, s’affairent à les réaliser sans au préalable effectuer de consultation pour en déterminer les besoins bien propres à la région. S’il est vrai toutefois qu’une infrastructure répondant à une discipline donnée, « même si elle n’est pas pratiquée sur place », peut éventuellement contribuer à son émergence, souvent, c’est carrément les effets contraires qui se produisent. La salle, la voûte ou le terrain de proximité conçus pour des sports combinés sont toujours détournés au profit d’un seul sport… le football ou de celui qui a la cote sur place, mais qui n’a pas de relation avec l’environnement.Le choix d’une infrastructure, son emplacement doivent faire appel à des techniciens du sport, le choix du lieu et leur affectation doivent du reste constituer une préoccupation car le plus souvent elles sont livrées au grand public… sans gardien, ni responsable. Ce qui explique leur utilisation par des footballeurs en herbe, pour lesquels des terrains appropriés doivent être multipliés à travers quartiers et villages.Même les tournois au profit des autres disciplines doivent être encouragés autant que pour le foot, ce qui peut assurément garantir un tant soit peu l’utilisation de ces espaces détournés.Beaucoup de disciplines souffrent du manque d’infrastructures et de moyens à travers des équipements adéquats, alors qu’aussi bien leur pratique, que leurs résultats sont plus que prouvés, paramètres qui ne semblent pas être une priorité de choix pour l’heure.Bgayet, où le volley a atteint son summum et où sa pratique touche pratiquement l’ensemble des communes, continue à ne pas recevoir d’égards, et les infrastructures qu’elle emploie sont autant insuffisantes qu’inconfortables.L’athlétisme connaît une situation des plus lamentables, alors que ses clubs fleurissent et ses résultats le placent à l’une des meilleures places à l’échelle nationale, mais aucune infrastructure n’existe pour sa pratique. Nous pouvons également évoquer la boxe qui comme chacun le sait qui continue à se pratiquer dans des salles vétustes pour ne pas dire caves. Elle est également considérée comme l’un des sports le plus défavorisés. Le club MBB ne dispose que d’une petit « box » à la salle Amirouche pour sa pratique, ce qui est loin de concourir aux prétentions que ce club affiche.La gymnastique bgayetie a également atteint le niveau africain, voire mondial qu’on lui connaît, alors que Bgayet n’a pas encore sa salle de gym. Ceci sans évoquer le basket, le boulisme et bien d’autres sports qui ont par le passé marqué l’histoire, cherchent aujourd’hui leur place dans l’échiquier national et se retrouvent mal lotis et considérés comme SDF.Quoi qu’il en soit, tous ces sports continuent à se pratiquer tant bien que mal, mais bien loin de leurs espaces et moyens qui doivent leur être prédestinés.Construire une infrastructure, c’est certes investir. Mais pour investir utile, on doit d’abord veiller à sa bonne utilisation, son entretien et sa gestion. Eléments qui restent encore, au vu de l’état de tous ces lieux, des objectifs à rechercher et à mettre en place dans le cadre même du développement du sport. Actuellement, il y a beaucoup de terrains, de complexes de proximité, de voûtes et de salles. Mais faute de planification, ils sont situés là où on les attend le moins.

Mohand Oulhadj

Quitter la version mobile