Lors de la cérémonie de présentation de vœux organisée, hier, au siège de son parti à Alger, le secrétaire général du FLN a jubilé à l’annonce des résultats du renouvellement partiel des sièges du Conseil de la nation. Sur les 48 postes de sénateurs à pourvoir, le FLN en a obtenu, officiellement 29 et compte désormais 55 sénateurs sur les 96 élus de la Chambre haute, sans compter les 24 du tiers présidentiel.
Qu’à cela ne tienne, Belkhadem crie déjà victoire et crie à qui veut bien l’entendre que son parti est maintenant majoritaire dans l’essentiel des institutions de la République : Gouvernement et Parlement avec ses deux chambres. « Certaines plumes ont voulu diminuer de notre victoire (…) moi, je dirai que c’est plus qu’un raz-de-marée, c’est un tsunami », s’enorgueillit Belkhadem qui considère, du coup que le parti a atteint presque tous ses objectifs et que l’année 2006 a apporté beaucoup de succès au FLN. Les arguments ne manquent pas : victoire aux élections locales partielles de novembre 2005, lancement des chantiers proposés telles que la révision de la Constitution et l’augmentation des salaires, majorité dans les assemblées et, enfin, victoire lors des dernières sénatoriales partielles.
Ce qui devait être, initialement, une simple allocution, s’est transformé cependant en un meeting auquel a assisté toute la direction du parti, exceptés les ministres partis en pèlerinage.
L’occasion était donnée au chef du FLN de se rendre compte, en fin de compte, que l’influence des pro-Benflis reste très importante. Ce qu’avouera le secrétaire général de l’ancien parti unique lequel, même s’il n’a pas désigné le groupe en tant que tel, a reconnu tout de même que beaucoup d’élus ont marchandé leurs voix. « Il faut reconnaître nos tares : il y a eu marchandage des voix », a confessé Belkhadem, l’air dépité, sous des cris « traîtres » lancé par des militants. Pour illustrer ses propos, le secrétaire général de parti du Front de libération nationale a avancé des régions où le nombre de voix récoltées par ses candidats est inférieur au nombre d’élus. Même s’il reconnaît qu’il est difficile, voire impossible, de reconnaître les militants indélicats du fait que le scrutin s’est déroulé à bulletins secrets, l’orateur a expliqué que des mesures disciplinaires seront prises contre les « militants indisciplinés ». Le même sort sera réservé aux sénateurs FLN qui ont choisi de se présenter sous la casquette d’indépendant comme c’est le cas à Ghardaïa, Saïda et Illizi où des militants du parti ont été élus sous une couleur autre que celle de leur formation.
L’autre satisfaction de Belkhadem est l’annonce, par le président de la République, de la révision de la Constitution. Le conférencier rappelle que l’idée, défendue par le FLN est maintenant prônée par le chef de l’Etat lui-même. Interrogé sur le fait que le référendum qui devait se dérouler à la fin de l’année écoulée n’ait pas eu lieu, Abdelaziz Belkhadem, tout en réaffirmant qu’il s’agit beaucoup plus d’un « report » a soutenu que celui-ci aura lieu finalement au courant de cette année, sans donner plus de détails. Ni sur la date exacte, ni sur le contenu du texte qui sera proposé à amendement.
En outre, le premier responsable du FLN s’est félicité du fait que le Président Bouteflika s’est prononcé en faveur de la prorogation de l’application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, parce que « la réconciliation est d’abord dans les cœurs et ne peut en aucun cas être circonscrite par un texte ou une date ».
Ali Boukhlef