Evaluant l’opération de relogement post-séisme lancée, il y a une année dans différentes communes du département, le haut commis de l’Etat estimera, en présence du wali et d’autres responsables locaux de l’exécutif, que “seulement 14 entreprises ont donné pour l’heure satisfaction”. Quelques projets enregistrent, selon son appréciation, un léger retard, mais d’autres sont pratiquement au point mort. Et il réitère, dans cette optique, ses mises en garde contre certaines entreprises qui n’ont pas respecté leur engagement.A Cap Djinet, première commune visitée ce week-end, le taux d’avancement des travaux de construction de 100 unités immobilières est de 18,88%. Confié à l’ETB de Bouira, ce projet accuse, a-t-on constaté, un retard de 41 jours par rapport au planning initialement prévu. L’on pose le problème du manque de moyens matériels (grue, bétonnière) et de main-d’œuvre qualifiée. L’ETB de Bouira a besoin de 100 ouvriers. Sur place, l’édile municipal local s’engage à lui recruter 50 travailleurs. Le ministre exige, qui, sur un ton sans répliques, qu’“on fasse le nécessaire pour rattraper le temps perdu.”A Zemmouri, la construction de 720 logements est en cours au niveau de deux sites avec l’un un taux d’avancement de 38% et l’autre de 53,85%. A ceux qui posent le problème du manque de sable, suite à l’interdiction de son extraction, notamment à Oued Sebaou, le ministre a expliqué qu’on peut aisément recourir au sable concassé provenant des carrières. Facilitant la tâche aux entreprises concernées, il chargera le wali de leur désigner des sablières piste pour garantir l’achèvement des projets dans les délais prévus. A Zemmouri, Nadir Hamimid est relativement content, puisque près de 100 logements seront distribués au plus tard fin juillet prochain. Mais en visitant la piste après un site de 300 logements à Si Mustapha, le ministre a failli perdre son sang-froid. Taux d’avancement dudit projet : 11,64%. Là, un délai de deux semaines est cependant accordé par le ministre à l’Eco-Est de Béjaïa pour qu’elle rattrape le flagrant retard accumulé, “faute de quoi, a-t-il menacé, il y’aura une résiliation de contrat entre les deux parties”.A Tidjelabine, la cadence de la construction de 300 unités immobilières est également jugée trop lente. Le retard accusé ici est de 19,25%. Réfutant, lors de cette escale, l’idée d’imputer les lenteurs d’exécution du projet aux dernières fortes intempéries, le ministre décide de soumettre l’entreprise concernée à un avenant diminutif. Ce qui signifie le transfert du restant du marché vers une entreprise plus performante. Cosider et une entreprise chinoise seront, elles, citées peu après comme exemple pour leurs efforts méritoires. La première a atteint le taux d’avancement de 83% dans la réalisation, en plus d’autres projets, de 300 logements à Corso. Engagée depuis quelques mois dans la construction de 800 logements au lieudit Sablière, jouxtant le chef-lieu de wilaya, l’entreprise chinoise présente aussi à Ouled Moussa, n’a accusé pratiquement qu’un retard de 1% par rapport au délai de livraison prévu. Lors d’une séance tenue à la salle de conférences de la wilaya, Mohamed Nadir Hamimid exhortera les chefs d’entreprise à redoubler d’efforts pour rendre le sourire aux sinistrés. La priorité est donnée, a-t-il rappelé, aux familles dont les bâtisses sont classées rouge suite à l’expertise des services du CTC. Quatre échéances sont fixées à la livraison des quotas de logements : fin juin septembre prochains, fin de l’année en cours et premier semestre 2006. Des dispositions seront prises, a-t-il expliqué en substance pour accélérer l’exécution des projets particulièrement dans les centres urbains de l’est de Boumerdès.
Salim Haddou