Chaque année, à cette période, on se pose la question : Yannayer, le jour de l’an berbère, fera-t-il enfin partie des fêtes légales célébrées en Algérie, au même titre que le jour de l’an grégorien et le 1er Moharrem, jour de l’an hégirien ?
Yannayer est appelé ‘’berbère’’ mais en fait, il est fêté aussi bien par les berbérophones que par les arabophones. C’est donc une fête nationale et, à ce titre, elle mérite de figurer dans le calendrier des fêtes. Les Chinois, qui fêtent, comme tous les peuples, le début de l’année grégorienne, fêtent aussi leur année, jusqu’aux Iraniens, pourtant rigoristes, au plan religieux, qui célèbrent le Mihradjan, jour de l’année du calendrier persan !
C’est qu’une fête n’est pas conçue contre une autre, que des traditions peuvent compléter d’autres, surtout si elles viennent du fonds de l’histoire. On peut dire, sans grand risque de se tromper, que Yannayer fait partie des éléments définitoirs de l’identité algérienne et maghrébine.
C’est l’un des éléments qui marquent, dans les ensembles arabe, musulman, africain et méditerranéen, notre particularisme. Non pas un particularisme vécu dans le repli sur soi, mais le particularisme qui nous donne un plus dans le concert des peuples et des nations. Yannayer ne contredit nullement l’Islam, il ne nous ra mène pas dans le passé. Il rappelle seulement nos origines, nos croyances, une façon originale de compter le temps. Et qui vaut bien celle qui nous vient de l’Occident que celle qui nous vient de l’Orient !
S. Aït Larba