La Kabylie à la reconquête de ses fleurons

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Le tissu industriel en Kabylie ne recèle pas une pléthore d’entreprises. La wilaya de Tizi Ouzou répertorie seulement trois complexes dont la santé économique n’est guère reluisante. L’Etat algérien, depuis l’indépendance a injecté dans la région, quelques projets qui ont fait la fierté de l’Algérie sur l’arène internationale.L’ENIEM, L’ENEL, Cotitex, ont à un moment donné, livré plus de 10.000 postes d’emplois aux enfants de la région. L’ENIEM, tournait à plein régime avec un effectif dépassant les 4.500 postes, la Cotitex totalisait près de 5.000 postes, l’ENEL disposait d’un effectif avoisinant 2.000 emplois. Ces statistiques très fiables, sont enregistrées au zénith du fonctionnement de ces entreprises, qui ont eu un niveau de production, de commercialisation, de distribution de leur produits respectifs,assez satisfaisant.L’approche en amont comme en aval sur les effets de ces trois structures, ont eu une incidence directe sur l’élevation du niveau de vie de près de 10.000 familles, et par simple extrapolation, 100.000 citoyens y trouvent intérêt et source de vie de ces entreprises. La lune de miel n’a pas tenu trop longtemps, quand des difficultés économiques s’annoncent, c’est le phénomène de l’érosion qui rongent ces bijoux de l’industrie,dont les raisons sont endogènes et exogènes, forçant la mise à exécution d’un certain nombre de recommandations, pensées pour le sauvetage des entreprises et permettre une adaptation aux nouvelles exigences, sinon la disparition serait inévitable.L’agonie pour le cas de Cotitex, qui a fabriqué un redressement social avec la mise à la retraite, les départs volontaires, la suppression, n’a pas sauvé l’entreprise en dépit des divers plans mis en branle.La vétusté des équipements a déclassé l’entreprise de son rang occupé, comme le géant du textile en Afrique. Jadis, le tissu de DBK est coté sur la bourse internationale du textile, pour enfin décrocher et subir une vraie descente aux enfers.La Cotitex est désormais, dans un état très critique, que seul le renouvellement des équipements aux normes modernes donnerait une chance de relancer et de rattraper, avec l’inéluctable privatisation, qui se profile, d’ailleurs, Cotitex fait partie des 1.200 entreprises concernées par le changement de la nature de propriété, de son caractère public, passera à la propriété privée,avec la conviction de préservation de l’emploi pendant une durée de 5 ans. Le cas de l’ENIEM, dont l’encadrement depuis son lancement est des plus performants à l’échelle nationale, n’a pas échappé à la menace de la turbulence et des difficultés macro et microéconomique. L’ère du libre marché et des réformes ont quelque part perturbé la marche de l’entreprise, la concurrence et l’écoulement de la marchandise, ont mis sur la sellette l’ENIEM, au point d’engager une politique de redressement qui réduit les effectifs de presque 50%, pour s’oxygéner et résister aux impératifs de l’ouverture économique.A présent, l’entreprise ENIEM a réussi a dépasser la zone rouge, la remise sur rail a été un défi relevé, grâce au courage et à la clairvoyance de son encadrement, qui ont maintenu l’ENIEM dans son importance de fleuron industriel. Son apport au développement régional, intervient sur une palette d’aspects. Les foyers de la Kabylie, tous ont eu la possibilité d’en disposer du matériel électroménager, l’emploi est offert aux populations locales, en plus d’un cadre de vie et commercial créé en aval de l’entreprise. L’ENEL d’Azazga, aussi, a presque suivi le cheminement de l’ENIEM. Les divers traitement de choix opérés par l’entreprise,ont fait que l’Electro industrie d’Azazga connaît, en dépit de certaines difficultés, une embellie financière et de production. Détenir 70% du marché national pour le produit du transformateur, constitue un indicateur de bonne santé économique sachant que l’Unité moteurs traîne un peu la patte.La recherche de mécanisme et de procédés, à même de s’imposer est la préoccupation au quotidien du staff dirigeant de l’entreprise. Le partenariat est l’option sur laquelle se penchent les gestionnaires de l’entreprise, sachant surtout que l’entreprise est retenue éligible à la privatisation qui s’annonce par les pouvoirs publics dans la perspective des réformes économiques, que l’Algérie engage, pour mieux négocier sa place dans l’OMC (Organisation mondiale du commerce).La Kabylie, malgré cette dérisoire arithmétique d’entreprises publiques industrielles recèle un personnel et une main-d’œuvre, qui a prouvé la performance à l’échelle du pays et ailleurs. Ces entreprises installées en Kabylie, ont permis l’acquisition d’un capital d’expérience managériale et syndicale, qui forme la matrice de fond à un développement régional, à une culture d’entreprise, à une conceptualisation d’une option économique qui tient compte de certaines spécificités locales.

Khaled Zahem

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