Le partage du couscous de Yennayer dans la convivialité, en plein air et sur fond de dezdegs impulsés par des idhbalen qui s’en donnaient à cœur joie était sans aucun doute le moment le plus fort des festivités consacrées au Nouvel An amazigh à Bouira. Au-delà de cet aspect de redondance folklorique, l’image, et mieux qu’une quelconque communication ou autre exposition dans un espace clos traitant du 2957e anniversaire de la ‘’pharaonisation’’ de Chechenoq 1er, a réussi à capter la curiosité des dizaines de badauds agréablement surpris par une ambiance de ‘’fête décontractée’’. S’en suivront systématiquement une série de questions réponses. Et c’est alors que ces dizaines de badauds, dont beacoup n’ont qu’une très vague idée de ce qu’est Yennayer, apprendront qu’il s’agit d’un événement ancestral et national qui a su traverser les âges et résister aux négations idéologiques.
Ainsi, par le biais des idhebalen et le couscous, la direction de la culture et les jeunes animateurs du mouvement associatif ont réussi à intéresser un maximum de personnes dans une ville quasiment anesthésiée par l’inertie et par, surtout, par la force de nuisance du terrorisme intégriste. Mais, tout porte à croire que la situation est en passe de basculer en faveur de l’intelligence. Cela nous l’avons relevé des propos de Omar Raghal, le nouveau directeur de la culture, mercredi dernier, lors de la cérémonie d’ouverture des festivités.
En effet et de prime abord, le directeur a tenu à rappeler que la culture ne se fait pas derrière un bureau. Il tendra la main au mouvement associatif autres artistes de la région et les invite à «tous ensemble, changer le cours des choses».
De son coté, le tissu associatif et par la voix de Djaffar Abdedou, président de l’association Tagherma, affirme sa disponibilité à travailler la main dans la main à l’effet d’impulser un nouveau souffle à la culture à Bouira.
Soulignons pour finir que les festivités de Yennayer ne s’étaient pas limitées à partager un couscous. Depuis mercredi, la salle Errich n’a pas désempli d’un public venu suivre des conférences, applaudir les troupes théâtrales et les chanteurs de la région. Le fête de Yennayer prendra fin vendredi, après une collation, en l’honneur des artistes qui ont mis la main à la pâte et une visite rendue à la doyenne de la région de Haizer.
T.Ould Ama