Le Congrès mondial amazighe (CMA), dans un communiqué parvenu à notre rédaction, condamne avec force la parodie de justice marocaine qui bafoue le droit à la terre des populations amazighes autochtones et réaffirme sa solidarité agissante avec les personnes condamnées et avec l’ensemble de la population des paysans d’Ouzioua et des autres régions pauvres du Maroc. C’est le 21 décembre de l’année 2006, que le tribunal de Taroudat a condamné à quatre mois de prison
avec sursis et à une amende de 2 500 dirhams (226 euro), cinq paysans et représentants de la société civile de la région d’Ouzioua (province de Taroudant), pour une simple participation le 7 mai 2006 à une marche de protestation pacifique contre les expropriations injustes des paysans pauvres de la région. Les cinq personnes ont décidé de faire appel de leur condamnation ce sont le secrétaire général du syndicat des paysans pauvres, président de l’association Ifghelen, le vice-président de l’association Atlas ainsi qu’un membre du conseil de la commune d’Ouzioua, paysans membre de l’association Atlas. De plus, nous lisons dans le communiqué que le gouvernement marocain a décidé d’interdire la diffusion du magazine arabophone Nichan qui avait consacré dans son numéro du 9 au 15 décembre dernier, un dossier intitulé «Comment les Marocains rient de la religion, du sexe et de la politique», le directeur de la publication et le journaliste de ce magazine ont été poursuivis pour «atteinte à la religion islamique, publication et distribution d’écrits contraires à la morale et aux mœurs». A cet effet, le CMA, affirme qu’à la veille des échéances électorales, «le gouvernement cherche visiblement à séduire le mouvement islamiste tout en rappelant aux journalistes les limites de la liberté de la presse au Maroc».
En outre, l’association Afra a tenté d’organiser une conférence-débat animée par le secrétaire général du Parti démocratique amazigh du Maroc (PDAM) sur le thème de «L’amazighité et le développement humain» mais au dernier moment elle a été interdite. Et quand les personnes présentes décident d’exprimer leur mécontentement en improvisant une marche, les forces de sécurité répriment les manifestants avec une grande brutalité. Par conséquence, le CMA considère que «le Parti démocratique amazighe du Maroc ne cesse de subir des interdits et des attaques de toutes natures ». Le CMA tient, également, à exprimer toute sa solidarité avec toutes les populations des régions marginalisées du Maroc : «Notre organisation soutient totalement leurs légitimes revendications et les informe de sa disposition à relayer leurs appels à tous les niveaux» assure le CMA. De plus, « la démocratie et la justice équitables ne doivent plus rester à l’état de slogans. Le gouvernement marocain doit cesser l’hypocrisie du double langage et donner au quotidien, les preuves factuelles de sa volonté de construire un Etat de droit », conclut le communiqué.
Kahina Oumeziani