Lors du discours prononcé à l’occasion de l’ouverture solennelle de l’année ‘’Alger, capitale de la culture arabe’’, le président de la République a fait ce qu’aucun président algérien n’a jamais fait depuis l’Indépendance : proclamer, haut et fort, la diversité culturelle et linguistique de l’Algérie : “L’Algérie, a-t-il déclaré, est un pays riche d’une double culture, à la fois arabe et berbère et d’un triple patrimoine linguistique’’, faisant allusion aux langues arabe, berbère et française.
Du coup, l’accusation de certains de faire coïncider l’ouverture d’“Alger capitale de la culture arabe” avec le premier jour de l’an berbère pour nier le caractère amazigh du pays tombe à l’eau : le Président invoquera Yannayer, comme un élément du patrimoine national. “L’ouverture de nos assises, le jour du Nouvel An berbère qui commémore l’intronisation du Pharaon berbère D’Egypte, Sheshneq I, il y a 2957 années, est à la fois symbole et rappel de cette diversité (culturelle), gage de la vitalité de la culture.’’
Ainsi, Bouteflika ne nie pas l’identité amazighe, au contraire, il la proclame, de la façon la plus solennelle, et cela devant les représentants des pays arabes. On ne peut attendre moins d’un Président qui, en 2002, bravant tous les préjugés et tous les tabous a proclamé tamazight langue nationale. Un statut qu’elle n’a jamais eu de sa longue existence.
Quant à la culture arabe, il l’a dit aussi sans complexe : elle fait partie de notre patrimoine et ce n’est pas renier nos origines que de le proclamer.
S. Aït Larba
