Le théâtre est l’une de ses raisons de vivre. Sur scène, il se débrouille comme un grand professionnel. Son rêve est d’aller loin dans la création, très loin.
Zahir Mesbah est un jeune artiste né le 27 mai 1979 à El Kseur, dans la willaya de Béjaïa. Très jeune il découvre en lui le don de faire du théâtre. Ses premières quêtes artistiques remonte à sa tendre enfance. Avec le temps Zahir se consacre d’avantage aux activités culturelles qui sont organisées dans sa région et ailleurs.
Il joue dans nombre de pièces théâtrales et décide très tôt de créer sa propre œuvre et d’apporter sa propre touche à un monde qui le fascine et l’envoûte. Il préfère faire le monologue, car ça lui permet d’être plus libre et de bien incarner ses propres personnages. Son célèbre spectacle Les points noirs est même passé dans la télévision Berbère (B R T V). C’est une armada de blagues regroupées et très bien ficelées dans une même pièce. Du social au politique et de l’amour aussi. Des fragments artistiques qui se marient merveilleusement. Mesbah un acteur de talent, il sait parfaitement passer d’une situation à une autre et d’un rôle à un autre sans une fausse note ou presque. Il laisse son public rire de tout, même des choses simples de la vie. Son travail contient beaucoup d’engagements.
On palpe facilement, la lucidité d’un homme de théâtre qui saisi l’important du superflu. Il est à l’écoute de ses concitoyens. Lors de ses représentations, souvent il porte un tricot banc sur le quel on peut lire ulac smah ulac ; le fameux slogan du mouvement populaire de Kabylie. “Le théâtre est ma raison de vivre. Je tente toujours de donner le meilleur de moi-même. J’ai fais des spectacles dans beaucoup de willaya : Bgayet, Bouira, Tizi Ouzou, Boumerdès, Sétif, Aïn Defla… pour exprimer ce que je ressens au plus profond de mon cœur. J’exprime aussi à travers mon art les préoccupations et les moult questionnements du petit citoyen, souvent anonyme et marginalisé. Mon prochain travail est intitulé (L’Algérie trois places) je le présenterai incessamment”, nous dit Zahir dans les coulisses, avant de monter sur scène. Lorsque le “petit Mohya” est avec ses admirateurs ; qui sont de plus en plus nombreux, il les laisse communiquer et chanter avec lui.
Le théâtre est l’un des plus vieux genres artistiques. Depuis la nuit des temps, l’homme a pu dire, par le truchement de ses créations multiples, ce qu’il aime dans cette existence et ce qui l’éloigne de son bonheur furtif.
Que consacre l’Algérie à l’art, en général et au théâtre en particulier ? Peu d’espace et très peu d’effort. Le pays de Kateb Yacine mérite d’être à l’hauteur des nations qui se respectent. En attendant de voir des jours meilleurs Zahir Mesbah et tant d’autres créateurs offrent du bonheur et de l’espoir aux femmes et aux hommes qui ont la soif de la vie. Heureusement que la culture libère l’être humain. “La vérité, c’est qu’il y a des moments dans l’histoire, des moments comme celui que nous vivons, où tout ce qui empêche l’homme de désespérer, tout ce qui lui permet de croire et de continuer à vivre, a besoin d’une cachette, d’un refuge.
Ce refuge, parfois, c’est seulement une chanson, un poème, une musique, un livre. Je voudrais que mon livre soit un de ces refuges, qu’en l’ouvrant, après la guerre, quand tout sera fini, les hommes retrouvent leur bien intact, qu’ils sachent qu’on a pu nous forcer à vivre comme des bêtes, mais qu’on n’a pas pu nous forcer à désespérer. Il n’y a pas d’art désespéré, le désespoir, c’est seulement un manque de talent”, écrit Romain Gary dans son livre Education Européenne.
Y. C.
