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Les dirigeants de l’ex- FIS s’agitent

L’ancien dirigeant de l’ex-FIS-dissous, Anouar Haddam, ne rate aucune occasion pour se mettre sous les feux de la rampe. Cette fois-ci, il s’en prend vertement aux propos tenus par Yazid Zerhouni, ministre de l’intérieur et des Collectivités locales, lequel a soutenu mordicus que les dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale interdisent toute activité politique à ceux qui étaient derrière la tragédie nationale. « Ceux qui sont à l’origine de la tragédie nationale ne peuvent prétendre à obtenir un agrément pour la création d’un parti politique », a-t-il expliqué en marge de l’ouverture officielle de la manifestation  » Alger, capitale de la culture arabe « .

Ces déclarations n’ont pas été du goût de Anouar Haddam qui, d’après lui, sous-tendent que l’Etat algérien n’est régenté ni par la Constitution, encore moins par la justice. Heddam annonce, toute honte bue, oubliant qu’il a été celui qui a revendiqué publiquement l’attentat sanglant du Boulevard Amirouche, qu’il compte mettre sur pied un  » groupe de travail  » dans la perspective de la naissance  » du mouvement pour la liberté et la justice sociale « .

Il s’arroge même le droit de dire que la création de ce parti politique  » n’a pas besoin d’un agrément « , ignorant magistralement les lois de la république notamment les dispositions portant sur la création des associations et des partis politiques.

Arrogant, Haddam invite le ministre de l’Intérieur à s’intéresser davantage au scandale politico-financier de Khalifa au lieu de lui interdire toute activité politique.  » L’Etat de droit impose au ministre de l’Intérieur d’être le premier responsable de cette affaire(affaire Khalifa ndlr), laquelle est directement liée avec les services du ministère de l’Intérieur  » dira-t-il en parfait donneur de leçons. Par ailleurs, l’ex-chef de l’exécutif du FIS dissous à l’étranger, Rabah Kebir, ne s’encombre pas de mots en réponse aux déclarations de Zerhouni, pour lui rappeler que  » les dirigeants de l’ancien FIS ont le droit d’exercer la politique « .Menaçant, il souligne  » qu’il est dans l’intérêt du peuple algérien que les anciens du FIS dissous activent en plein jour que dans l’obscurité « .Tous ces propos, au demeurant provocants et inacceptables, s’apparentent à une menace à peine voilée d’un Rabah Kebir, reçu en  » héros  » en août dernier lors de sa descente de l’avion en provenance de son exil allemand. Toutefois, l’ex numéro deux du parti dissous, Ali Benhadj, un pur et dur de la mouvance islamiste, a implicitement soutenu dans une sévère remontrance, relevant de  » l’exclusion « , à ses deux anciens comparses, à savoir Anouar Haddam et Rabah Kebir, que « ceux qui sont sortis de la ligne du FIS ne sont plus membres du parti. »

Notons que depuis la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale en septembre 2005, les anciens membres du FIS les plus en vue, notamment, redoublent de déclarations et de surenchères politiciennes dans le but de réussir leur come-back sur la scène politique. Ce que la loi leurs interdit formellement. Néanmoins, Chacun y va de sa proposition à telle enseigne que des divergences de taille apparaissent à l’ombre d’ambitions personnelles. Par ailleurs, le numéro I de l’ex-FIS, Abbasi Madani, a, dans un entretien accordé récemment au journal qatari  » Echarq « , brocarder la politique de la réconciliation nationale.  » Cette politique qui a prouvé son échec depuis les années précédentes a permis à l’Algérie de rentrer dans un cercle vicieux », a-t-il affirmé et d’ajouter « que le président manque d’influence pour trouver la solution étant donné qu’il respecte les équilibres et les pressions. « 

Abbasi Madani qui prévient contre  » explosion sociale des Algériens  » demande aux tenants du pouvoir de ne pas privilégier la politique de  » l’ostracisme « .  » Il faut reconnaître les autres et demander le pardon au peuple « , recommande-t-il. Mais comment expliquer ces propos alors que lui-même a été le premier à avoir excommunié les Algériens qui ne s’inscrivent pas dans son idéologie fasciste. Oublie-t-il ou feint -t-il de le faire qu’il a été le premier à exiger des Algériens au début des années 90 de se préparer à revoir leurs habitudes vestimentaires et culinaires. Drôle de manière de  » reconnaître la différence des autres « .

Hocine Lamriben

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