Que du bonheur !

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La fête sera inauguré tôt dans la matinée (vers 8h00) avec la parade des troupes participantes lesquelles ont égayé les artères de la ville en empruntant le chemin de la rue Houari-Boumediène, Aribi, Lamali-Ahmed et Hasnaoua, avant d’atteindre a la salle omnisports Saîd-Tazrout de la Nouvelle-Ville.

Sur place, les décors d’une véritable kermesse collective n’ont pas tardé à être plantés.

Les gradins de la salle étaient déjà bien garnis, les participants bien en place, et les invités tranquillement installés dans le stand qui leur a été réservé. A 10 h tapante, la cérémonie officielle d’ouverture pouvait enfin commencer.

C’est Ould Ali El Hadi, le commissaire du festival et néanmoins directeur de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, qui prononcera l’allocution de bienvenue. Après avoir accueilli les invités et présenté les troupes participantes, Ould Ali est revenu sur les objectifs profonds d’un tel événement à caractère culturel et d’envergure international “sa portée est humaine et universelle, et il vise (le festival) à mettre en relation les peuples africains et arabes et de leur offrir un espace d’échange et de dialogue interculturel…”, dira l’orateur en substance.

Le discours inaugural du festival sera suivi d’une indescriptible ambiance de fête. Les 20 troupes participantes, représentant six pays (les représentants de la Guinée et de la Syrie n’ayant pû rejoindre l’Algérie pour des raisons purement techniques) ont défilé à tour de rôle sur la scène de la salle, offrant aux présents d’exquis tableaux folkloriques.

Les tours d’honneur et les exhibitions des troupes ont émerveillé l’assistance, laquelle, ne s’attendait peut-être pas à un spectacle aussi riche. Une assistance qui s’est montrée complice avec l’incessant défilé, teinté de couleurs folkloriques aussi variées que ravissantes. Il faut dire que lorsque le t’bel kabyle rime avec les karkabous des touaregs, le ney égyptien et les impressionnantes danses sénégalaises, le tout se traduit par une folle saveur de festivités. Les nombreux présents tout comme les invités d’ailleurs, ont longuement applaudi le spectacle. Parmi les hôtes, l’on pourrait citer, entre autres, Mazouz Hocine, wali de Tizi-Ouzou, son chef de cabinet et son médiateur, son excellence l’ambassadeur de la République du Niger en Algérie, l’attaché de l’ambassade palestinienne en Algérie, le P/APC de Tizi-Ouzou et le chef de daïra, le directeur de la culture de la wilaya de Bouira, des députés, des sénateurs ainsi que des membres de l’exécutif de wilaya.

Vers la mi-journée et après deux heures d’exhibitions folkloriques, c’est la chorale Anzar de la Maison de la culture Mouloud-Mammeri qui prendra le relais.

La danse kabyle était évidemment à l’honneur. L’entrain était devenu diabolique. Le public n’en demandait pas plus. Un entrain qui n’a eu, droit à aucun moment de répit, puisqu’il sera intensément ravivé par la fanfare présentée par les scouts musulmans algériens (El Hillal). La fête restera emballée pendant plus d‘une heure après 13h. Toutefois les organisateurs et les troupes avait déjà pris rendez-vous avec leur public. Le festival s’est “déplacé” vers la Maison de la culture pour consommer la deuxième tranche du programme. Avec un début aussi réussi et surtout aussi prometteur, il ne fallait rater la suite sous aucun prétexte.

Aït Menguelet, Nadia Benyoucef et les autres

La grande salle de la Maison de la culture qui a repris du service pour l’occasion, s’est finalement révélée trop exiguë pour contenir l’impressionnante marée humaine qui l’a prise d’assaut. Dès 14 heures, il était pratiquement impossible de dénicher une place assise. Le public tiziouzéen, avide d’aubaines culturelles et festives d’une telle envergure, ne voulait surtout pas rater le gala inaugural. Un gala qui sera encore une fois entamé par un discours de Ould Ali El Hadi, directeur de l’établissement et commissaire du festival. Là aussi, la liste des hôtes d’honneur est très longue. Mais la présence la plus remarquée était celle de M. Hocine Mazouz, wali de Tizi Ouzou, qui a tenu à marquer sa présence jusqu’à la fin des représentations.

Le programme de l’après-midi a consacré sa première partie à la danse folklorique. L’assistance a donc eu l’occasion d’apprécier, tour à tour, les numéros de danse exécutés par les troupes tunisiennes et sénégalaises. Entre les deux figurations, la troupe “Ithran n’da l’Mululd”, de la Maison de la culture et le groupe folklorique de Tindouf ont pris sur eux d’allumer la salle. L’ambiance était devenu exaltée. Le temps imparti à la danse folklorique était de trois heures. Mais le meilleur était à venir. Nadia Benyoucef, la diva de la chanson chaâbi est triomphalement accueillie. Elle entonna, une heure durant, de délicieuses chansonnettes au grand bonheur de ses fans et de nombreux fêtards présents. Nadia Benyoucef est longuement ovationnée à la fin de son récital. Elle en sera très émue. Mais pour ne pas faire les choses à moitié, Ould Ali El Hadi appela sur la scène le wali de Tizi Ouzou pour remettre à la grande chanteuse un cadeau symbolique. Un hommage supplémentaire pour celle qui a promis à son public de revenir à Tizi dès que l’occasion lui sera donnée. Ceci dit, les longues heures de spectacle n’ont aucunement découragé les inconditionnels de Lounis. Ces derniers avaient déjà pris place dès 14 heures et ont patiemment attendu le passage de leur idole, trois heures après.

La salle était encore pleine comme un œuf quant Aït Menguelet se présenta devant son public. Comme de coutume, il est accueilli tel le Messie. Et, comme de coutume, tout le monde observe un silence religieu et tend bien l’oreille dès que le poète commence à caresser sa guitare.

Ce qui s’en suivra était un pur régal. Lounis a carrément envoûté la salle. En épluchant soigneusement son répertoire, pour se balader entre l’ancien et le plus ou moins récent, Aït Menguelet voulait certainement satisfaire les goûts tranchés et variés de ses fans. Au final, tout le monde sera généreusement servi. La fête fut un succès total.

Ahmed Benabi

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