Le chômage, palpable mais difficile à quantifier

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L’annuaire statistique édité par la wilaya, celui de 2003, donne comme estimation du chômage un taux issu du dernier recensement général de 1998 et qui est de 35%, puis de rectifier et de revoir à la baisse 24%, puis 23%… Hocine Chebira, directeur de l’emploi, lui, avance le chiffre de 13%. EN vérité, nulle information n’est à prendre au sérieux tant elles sèment contradictions et confusions. De plus, la différence entre un chômeur ( à la recherche d’un emploi) et un sans-emploi (qui ne recherche pas un emploi) n’est pas du tout prise en compte dans les quelques informations distillées parcimonieusement par les pouvoirs publics.Par ailleurs, la disproportion entre l’offre et la demande, le nombre incontrôlé de jeunes diplômés qui arrivent chaque année sur le marché du travail, l’activité économique qui tourne au ralenti, l’investissement mal à propos qui se fait notamment dans des créneaux saturés, sont autant de facteurs qui favorisent la stagnation ou carrément la hausse de l’hydre aux mille membres nommé chômage.A cela, s’joute la préférence que certains investisseurs accordent aux retraités supposés être moins lourds financièrement dans les recrutements.Les dispositifs mis en place par l’Etat pour mettre les jeunes et les moins jeunes hors des circuits traditionnels qui font de lui l’employeur recherché car offrant sécurité et stabilité de l’emploi fonctionnent, certes, mais avec une tendance à l’essoufflement. C’est le cas par exemple du secteur du transport dans le cadre de l’ANSEJ qui, selon l’annuaire statistique de la wilaya, a généré entre le 1/7/98 et le 31/12/2003, 7847 emplois dont certains ont cessé d’exister avec la disparition de l’outil de travail.La CNAC, les dispositifs de la direction de l’emploi, l’ANEM et l’ANGEM ( le denier-né) contribuent certes, chacun à sa manière et dans son créneau, à l’atténuation du chômage mais sans le faire reculer véritablement. Les seuls chiffres de l’ANEM sont éloquents : l’agence de Bgayet a placé en 2003, 269 demandeurs d’emploi sur un total de 953 inscrits, celle de Kherrata un sur 110, Akbou ne fait guère mieux avec 28 sur 763 et Sidi Aïch 34 sur 165 ! Tous louables qu’ils sont, les efforts de l’Etat demeurent loin de constituer la panacée tant la transition entre le temps du « plein emploi » et les mutations nouvelles induites par la mondialisation-globalisation, s’éternise, charriant son lot d’effets pervers : fermeture d’entreprises, licenciements en masse. Seule une relance économique de grande envergure pourra atténuer de manière remarquable le chômage.

M. R.

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