L’armée appelle à la conscience citoyenne

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Les services de sécurité algériens font, depuis quelques jours, appel au civisme des citoyens en leur demandant de contribuer dans l’implacable lutte antiterroriste menée par ses éléments. Les affiches placardées aux quatre coins de la Kabylie sont, en plus d’être un avertissement aux sanguinaires activant dans la région, une preuve de la volonté politique d’éradiquer ce fléau. « L’évolution de ton pays et sa prospérité dépendent fondamentalement de sa stabilité et de sa sécurité qui sont un devoir pour tous les Algériennes et Algériens, indépendemment de leur différence d’opinion », proclament ces affiches en mentionnant trois numéros de téléphone afin « de fournir toutes les informations en leur possession concernant les mouvements, les actions et les endroits où se trouvent les terroristes qui refusent la réconciliation nationale plébiscitée par tous les Algériens en toute souveraineté ». Ce procédé de communication avait déjà fait ses preuves sous l’ère du président Liamine Zeroual, et ce, au lendemain de l’adoption par le parlement de la politique de Rahma en 1996. Initiative plus que louable qui aurait pourtant tout le mérite d’être suivie par d’autres mesures incitant à la contribution citoyenne pour régler d’autres problèmes qualifiés de fléaux. En effet, les citoyens pourraient également être sollicités pour témoigner de la négligence de certaines administrations, à condition bien sûr que les services des différents ministères insistent sur une collaboration civique pour dénoncer les entraves bureaucratiques et autres agents corrompus. A une certaine époque, des registres de doléances trônaient en bonne place dans les institutions étatiques, mais malgré les revendications et les réclamations formulées par les citoyens, les problèmes rencontrés demeurent, au même titre que les gratte-papier chargés de recevoir régulièrement les contestataires. La dénonciation civique contribuerait énormément à faire avancer les choses en éradiquant définitivement les sempiternels ‘’empêchements’’ de dernière minute qui empoisonnent le quotidien du citoyen. Une dénonciation civique, sans calomnie ni délation, car la délation appelle une contrepartie ou un avantage personnel. Mais lorsqu’il s’agit d’un avantage, et pas des moindres, celui de permettre le bien- être de toute une communauté, il n’y a pas à réfléchir à deux fois. Aux autorités compétentes de prendre exemple sur les services de sécurité afin de déraciner toute forme de discrimination et de passe-droit régnant en maître absolu dans nos administrations. Il est sûr et certain que, si des numéros verts sont mis à la disposition des citoyens pour dénoncer les agissements de certains responsables, ces numéros virent rapidement au rouge avant de faire exploser les standards téléphoniques.

Hafidh B.

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