La troisième journée du festival arabo-africain de danses folkloriques était riche en émotion. D’abord, parce que les troupes qui se sont produites ont présenté des spectacles typiquement algériens ensuite, et surtout, parce que Hacène Ahrès et le prometteur Karim Yeddou ont tout simplement subjugué leur public.
De fait, c’est toute la journée de samedi qui était placée sous le signe de la bonne humeur. Dans la matinée, les troupes participantes ont repris leur périple touristique à travers le territoire de la wilaya, comme ils le font depuis leur arrivée à Tizi. La ville de Tigzirt, au bord de la Méditerranée, le chef-lieu de wilaya ainsi que la zaouia de Sidi-Ali Moussa étaient au menu des hôtes de la Kabylie. Les troupes algériennes (Béchar, Tamanrasset, Tindouf et Khenchela) se sont rendues à Tigzirt, celles du Niger, de l’Egypte et de Tlemcen ont visité la zaouia, tandis que celles de Sidi Bel Abbès, Ghardaïa, Béni Yenni et Larbaâ Nath Irathen ont préféré faire une randonnée dans la ville des Genêts et ses alentours. Parallèlement à cela, et pour prolonger le cycle des activités culturelles accompagnant le festival, le petit théâtre de la Maison de la culture a abrité une démonstration de confection d’instruments de musique ainsi que la projection d’un film documentaire intitulé Naissance d’un violon et de son compagnon le plus fidèle : l’archet. La même enceinte devait également accueillir la projection d’un autre film sur l’art antique musulman et contemporain suivi d’une communication animée par Mme Ammar du Musée national des antiquités. A 14 h, les organisateurs ont également prévu une conférence sous le thème “Le rôle de l’art et de l’artiste dans l’éducation des générations futures et la musique algérienne à travers les siècles”. Ladite conférence était donnée par. Moncef Hasnaoui, spécialiste en éthno-socio-musicologie.
Presqu’au même moment, la grande salle de la Maison de la culture avait également ouvert ses portes. Comme lors des deux premiers jours du festival, l’afflux du public était carrément ingérable. La salle s’est remplie en un quart de tour. Il faut dire, cependant, que le menu du jour était alléchant : à l’affiche, deux troupes étrangères (Guinée et Syrie) ainsi que trois groupes algériens (Batna, Saïda et Aïn Témouchent) et le tout était couronné par les prestations du maestro de la chanson sentimentale kabyle, Hacène Ahrès, et la star montante du même genre musical, Karim Yeddou.
Mais avant d’en arriver là, le public a longuement vibré aux rythmes folkloriques des cinq troupes qui se sont relayées sur la scène. En parfaite harmonie avec les rythmes présentés, ce même public a patiemment attendu l’arrivée de ses deux idoles. Ce sera chose faite peu avant 16 h. Les somptueuses mélodies de Yeddou-Ahrès ont incroyablement adouci l’ambiance. Une ambiance qui ne s’est, à aucun moment, départie de la gaieté et de la bonne humeur jusqu’à la fin des spectacles. Tizi a eu droit à un autre jour de fête.
Ahmed B.
