« J’ai presque eu les larmes aux yeux quand j’ai vu un enfant déballer son tableau de peinture, le poser à côté du mien et se mettre à comparer les deux dessins. C’est exactement le but que j’ai fixé à mon exposition : permettre au jeunes artistes de Bgayet de prendre confiance en eux-mêmes en comparant leurs œuvres avec des dessins de standing international. » C’est en ces termes que Saïd Ihaddadène a exprimé son appréciation relative à son exposition qui s’est déroulée du samedi 23 au mercredi 27 avril 2005 à la maison de la culture de Bgayet. Natif de Bgayet (Toudja) où il a grandi et fait ses premières armes, Saïd Ihaddadène est un artiste-peintre établi en Allemagne depuis 1991. Auparavant, il a enseigné les arts plastiques à Lakhdaria (Bouira) et à Bgayet avant de poursuivre après une formation plus poussée, le même travail en Allemagne où il compte 5 expositions.En congé pour un mois dans sa ville natale, il décide de joindre l’utile à l’agréable en exposant à la maison de la culture les quelque 70 tableaux qu’il a apportés dans ses bagages et qui représentent des dessins abstraits, des peintures figuratives ou des caricatures.Du fait que les entrées sont gratuites, et que les tableaux ne sont pas à vendre, l’on pourrait se demander alors quel profit tire l’artiste d’une telle opération. Il répond de lui-même que ses seuls ressorts sont l’amour pour l’art et celui de l’enseigner.Invité à donner son appréciation sur l’état actuel de la culture en Algérie, il indique que c’est presque le vide total. D’où le titre de son exposition Le désert culturel c’est pour les chameaux. Or, un être humain a besoin de son identité et de son passé pour vivre et s’épanouir. Plus loin, il ajoute que les sensibilités qui demandent à s’exprimer sont étouffées par l’absence de coordination entre ceux qui produisent la culture, ceux qui sont intéressés par la culture, et ceux qui sont chargés de promouvoir la culture.Ces derniers qui sont les services de l’Etat n’ont qu’une préoccupation en tête : le paraître, la devanture.Et les structures qui les abritent même si elles ont de jolis frontons ne sont que des coquilles vides.
B. Mouhoub