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La base du FFS écume toujours

En attendant des actions que l’on annonce d’envergure de la part de la dissidence, dans une lettre adressée à notre rédaction (voir le texte intégralement publié) comme contribution au débat interne au sein du FFS, M. Tayeb Oulebsir, premier secrétaire de la section de Boudjellil, vient de jeter un véritable pavé dans la mare. Non seulement il retourne contre la direction du FFS les mêmes arguments dont elle a usé pour accabler les militants récalcitrants, mais il va plus loin en suggérant que le message parvenu à la réunion du conseil national n’était pas de Hocine Ait Ahmed et serait l’émanation du « cabinet

noir” qui aurait profité de la fragilité de la santé du leader pour lui faire dire n’importe quoi. Ali Laskri et Karim Tabou quant à eux ne seraient que des casseurs introduits dans la direction du FFS par le pouvoir « qui n’a jamais pardonné » à ce parti de l’avoir affronté,lui et ses « relais locaux » à la faveur des élections locales. Le même jour a paru un entretien, faxé, du premier secrétaire Ali Laskri dans le quotidien El Watan.

Dans un langage moins insultant que celui de Hocine Ait Ahmed, le comité de rédaction du FFS a fini par concéder qu’il y a des différences au sein de ce parti et que la diversité des opinions pouvait même être un indice de bonne santé. Mais Ali Laskri ne s’arrêtera pas là, puisqu’il ajoutera qu’en dépit de ces divergences, «la ligne stratégique d’opposition au régime» est sauve. On peut comprendre en effet que le FFS puisse envisager tous les compromis-y compris avec l’islam politique -sauf un quelconque rapprochement avec le pouvoir, mais il est difficile de le suivre quand sa direction explique que les contestataires à l’origine du «signe de bonne santé» sont des agents à la solde du même pouvoir. Personne ne pourra comprendre qu’on puisse «vouer le plus grand respect» aux militants de 1963 avant de les accuser de répondre aux «sirènes de la corruption» et de tomber dans le piège de ceux qui leur ont « fait miroiter des possibilités d’indemnisation dans le cadre de la charte de Bouteflika » eux, qui sont « différents » mais attachés à la « ligne stratégique d’opposition au

régime». Dans un camp comme dans l’autre,les militants du FFS ont, en fait, des difficultés à assumer un débat qui s’impose chaque jour un peu plus nettement. Parce qu’il est d’ordre politique, il est difficile à maquiller. Surtout par le recours à l’invective qui ne peut être la solution après avoir été le problème.

Slimane Laouari

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