»Il faut ouvrir le dialogue avec les entrepreneurs »

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La Dépêche de Kabylie : Le wali tout comme les directeurs exécutifs de la wilaya répètent que malgré la consistance des autorisations-programmes, la wilaya manque cruellement d’entreprises capables de concrétiser les projets de développement. Qu’en pensez-vous ?

Mohamed Bettache : En ce qui concerne cette question, il ne suffit pas de poser les problèmes, mais encore faudrait-il proposer des solutions.

S’il y a manque d’entreprises, il doit bien y avoir des raisons. Et quand on assiste à la délocalisation des entreprises de notre wilaya, il y a lieu de se poser des questions.

Délocalisation?

Je parle de certaines entreprises spécialisées dans la réalisation dans les domaines des TP et de l’hydraulique, qui préfèrent intervenir dans d’autres wilayas plutôt qu’à Béjaïa en raison, selon leurs responsables avec lesquels j’ai eu plusieurs discussions, de conditions d’accès au marché moins contraignantes.

S’il y avait une bonne volonté incitative à retenir les entreprises de la wilaya et particulièrement engager une réflexion pour attirer d’autres entreprises, notre wilaya présente tous les atouts et conditions favorables pour l’installation et l’implantation d’un nombre important d’entreprises.

Dans notre wilaya et en comparaison avec d’autres, les entreprises butent particulièrement sur des lourdeurs administratives. Exemple : constitution des dossiers, lenteurs dans leur traitement, retard dans le traitement des dossiers au niveau des impôts (extrait de rôle), lenteurs dans le paiement des situations, etc.

L’administration doit s’engager à ouvrir un débat franc et sincère avec l’ensemble des organisations patronales pour lever toutes les contraintes que rencontrent les entreprises.

En tant qu’APW, nous n’avons pas cessé d’appeler les entreprises à venir travailler dans notre wilaya. La réunion APW-Patronat est un signe de bonne volonté d’aider et d’accompagner ces entreprises à faire des efforts pour prendre en charge les programme inscrits au bénéfice de notre wilaya.

Les carences sont singulièrement signales dans le secteur des TP où il est dit que seule la SNTP opère dans l’enrobé et que 3 des 4 carrières d’agrégats situées dans le PNG vont être fermées et aggraver ainsi le déficit en la matière …

La wilaya de Béjaïa a bénéficié d’un programme important en matière de travaux publics et le manque d’entreprises d’envergure dans ce secteur risque d’hypothéquer sa concrétisation surtout qu’en matière de routes, notre wilaya accuse un retard criard.

Des solutions existent, telle que faire appel à de grandes entreprises nationales et internationales, eu égard aux crédits importants affectés à ce secteur.

Et pour intéresser ces entreprises, n’y a-t-il pas lieu de rassembler deux ou trois projets en un et faire des avis d’appel d’offres pour mieux les intéresser, vu les sommes importantes de ces projets. Par ailleurs, il y a lieu de réaliser des bases de vie pour ces mêmes entreprises pour parvenir à les retenir au niveau de notre région.

Faute d’entreprises en travaux publics, la SNTP s’est retrouvée avec un plan de charge important, entraînant ainsi des retards dans certains projets.

On indexe aussi la responsabilité des citoyens dans le « plombage » de la croissance des moyens de réalisation : cas ETRHB à Ighil Ali, cas Mohali à Seddouk, Zidane à Melbou, etc

Ce sont des oppositions qui ne sont pas gratuites, mais dont la raison principale repose sur la préservation de l’environnement et de la santé des citoyens.

Il convient, sur le principe, de se féliciter à chaque fois qu’un investisseur choisit notre région pour s’implanter, il veille à la préservation de l’environnement et à la sauvegarde de la santé du citoyen. Ces entreprises auraient dû être orientées par l’administration vers des sites appropriés à ces activités et cela n’aurait constitué aucunement un blocage de quelque partie que ce soit. L’environnement ou la santé restent la préoccupation majeure des élus qui useront de tous pouvoirs en leur possession pour les préserver.

Propos recueillis par M. Bessa.

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