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Les parents d’élèves se révoltent

Qu’un parent retire son enfant de l’école par manque de moyens financier est depuis longtemps dépassé, même si certains assument les frais des études de leurs rejetons très difficilement, ces dernières années. Mais que la totalité des parents de toute une commune demandent à ce que leurs enfants changent d’établissement, est un acte qui mérite très sérieusement de s’y pencher, et cet acte s’il est décidé par tous les parents d’élèves pousse non seulement à des interrogations mais demande aussi l’intervention des parents d’élèves et des autorités à quelque niveau soient-elles.

Il y a quelques années durant, la décennie noire dans certaines contrées du pays, les enfants n’allaient pas à l’école à cause de l’insécurité et de la terreur que les intégristes islamistes faisaient régner. Ces jours-ci, les parents d’élèves de la commune d’Iboudraren ont décidé de retirer leurs enfants du lycée Si Hacen-Outaleb de Beni Yenni pour des raisons de… sécurité.

En effet, la semaine dernière, un élève du village de Bouadnane dans la commune d’Iboudraren relevant de la daïra de Beni Yenni, aurait été agressé par l’un de ses camarades de lycée, et aurait été frappé avec un câble électrique, selon des informations qui nous ont été communiqués par un proche parent, L. N. enseignant de formation et de profession. Cet élève aurait été blessé à l’arcade sourcilière et aurait nécessité la pose de cinq points de suture. Cet acte qui a fait réagir l’ensemble des parents d’élèves des At Boudrar il semblerait que ce ne soit pas la première fois que ce genre d’incident arrive selon toujours notre informateur. En effet, selon des témoignages que nous avons recueillis auprès de notre informateur et des citoyens d’Iboudraren ainsi que de certains responsables, d’autres incidents et agressions auraient eu lieu auparavant. Ainsi, ce serait une lycéenne qui aurait été blessée à l’œil par un individu qui aurait lancé une pierre sur un bus servant de ramassage scolaire, pierre qui aurait brisé un carreau et atteint cette fille à l’œil, il y a une ou deux années de cela, puis ce fut une bombe lacrymogène qui aurait été lancée à l’intérieur du bus d’Iboudraren, servant toujours de ramassage scolaire pour ces lycéens.

Ainsi d’après notre source, cet incident (celui de la semaine dernière) aurait commencé par une rixe entre lycéens à l’intérieur de l’établissement, ce qui avait nécessité le lendemain le déplacement du chef de daïra et des présidents des APC respectives, à savoir Beni Yenni et Iboudraren. Ce déplacement aurait calmé les esprits mais malheureusement, le lendemain de ce déplacement des autorités, mercredi, le lycéen aurait été donc agressé avec un câble électrique, ce qui a généré tout un branle-bas de combat et le déplacement, selon d’autres sources d’un inspecteur de la Direction de l’éducation de Tizi Ouzou. Le hic, est le fait que beaucoup de questions sont posées par des citoyens, à savoir qui a intérêt à semer la discorde et la haine entre les jeunes lycéens de deux communes sœurs. Selon toujours des informations recoupées, des individus mal intentionnés voudraient bien que la situation dégénère ; d’autres informations vont encore plus loin, jusqu’à accuser des responsables qui voudraient bien profiter de cette aubaine pour des desseins bien définis, à titre d’exemple : l’inscription d’un lycée ! Mais il est certain que cette idée est directement réfutée, que ce soit par les autorités locales que par les citoyens auxquels nous avons rapporté ces “jugements”.

Par ailleurs, il est aussi à signaler que suite à cette agression, les parents d’élèves scolarisés au lycée Si Hacen, ont rédigé une pétition (une copie nous a été remise) où il est écrit : “Nous, signataires de la présente pétition, parents d’élèves, élèves et habitants des villages de la commune Iboudraren, dénonçons l’insécurité dans laquelle se déroule l’enseignement au lycée Si Hecen Outaleb de Beni Yenni. Nous venons d’assister au énième incident entraînant des blessures (certificats médicaux à l’appui). Nous nous demandons jusqu’à quand nous excuserons de tels actes ? Faudrait-il un crime ? Nous demandons aux responsables de prendre les mesures nécessaires afin que les fautifs assument et payent enfin leurs actes et leur laxisme”. Ceci du côté des parents et habitants de la commune d’Iboudraren, quant aux lycéens eux, ils ont adressé une demande collective : “Nous, élèves du lycée Si Hacen-Outaleb de Beni Yenni dont les noms suivent, demandons nos exeats respectifs afin de changer d’établissement scolaire. Le climat général de l’école, l’insécurité et la déconsidération dont nous faisons les frais nous excédent”.

Certes, les élèves d’Iboudraren ont repris le chemin du lycée après deux jours d’arrêt de cours, mais ont fait suivre leur demande ; de même, il est important de signaler aussi que les élèves de Beni Yenni poursuivant leur cursus dans ce lycée, auraient aussi rédigé une lettre adressée aux responsables de l’éducation, cette lettre relate, selon les informations, que nous avons pu recueillir, les problèmes et autres difficultés que ces adolescents rencontrent au sein du lycée.

Et toujours selon des informations que nous avons pu vérifier durant le 1er jour de la rixe, une enseignante, qui se serait sentie mal suite à cette bagarre entre ses élèves, se serait évanouie et lorsque les élèves ont sollicité les responsables pour évacuer cette enseignante, un de ces derniers aurait dit :“Je ne suis pas une ambulance” !

D’autres informations nous sont parvenues ces derniers jours au sujet d’un comité qui aurait été créé au lycée, puisque l’association des parents d’élèves serait défaillante ou carrément dissoute. ainsi, il est à constater que le climat de tension s’est amélioré nettement, au lycée entre les élèves des deux communs sœurs. Il est à signaler également que les autorités locales ont pris le problème en charge.

M. A. B.

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