Parcours singulier d’un poète italien

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l En Italie ou ailleurs dans le monde, sa poésie est omniprésente. Ses textes ne cessent de faire l’objet de recherches universitaires.

Giuseppe Parini est un poète italien né à Bosisio en Lombardie, le 22 mai 1729 il quitta ce monde le 15 août 1799 à Milan. Fils de Francesco Maria Parini, courtier en soie, et de Angela Maria Carpani (ou Carpana), soeur du curé d’un village voisin, il fut envoyé à Milan afin d’y faire ses études. Sa famille, qui le destinait à la prêtrise, le rejoignit dans cette ville où elle connut la misère. placé à l’école des Barnabites de Saint Alexandre, il y fut un élève fort médiocre. Au milieu de la misère et des durs efforts, avant même l’accomplissement normal des études il est désormais presque étranger à cette préoccupation et s’épanouissait son caractère indépendant, une vocation de poète et peut-être déjà celle d’un éducateur : les deux passions qui l’accompagneront durant toute sa vie. A vingt-trois ans il publia un recueil de vers Quelques poésies. En 1753, Parini fut introduit à l’Académie italienne. Ordonné prêtre en 1751, il fut attaché comme pédagogue à la maison des ducs Serbelloni où il resta huit ans. Ce fut là la deuxième période importante de son expérience morale. A ses observations vint aussi certainement s’ajouter une méditation personnelle sur les écrits de combat”qui, pour la plupart venus de France, contribuèrent de façon décisive, dans les années 1750 /1760, avec la diffusion des idées éclairées en Italie, à créer un esprit nouveau. Dans cette atmosphère, les thèmes de la méditation de Parini s’élargirent et s’élevèrent et le contenu idéologique de sa veine poétique s’y enrichit incontestablement. Il engagea et soutint une polémique littéraire contre Alessandro Bendiera (1756) et contre le Père D. Paolo Onofrio Branda (1760), son ancien maître de rhétorique; cette préoccupation apparaît dans les thèmes civiques des trois Odes arcadiennes en 1759; L’Imposture, 1761 et dans l’inspiration égalitaire du Dialogue sur la noblesse et éclate dans Le Matin (1763) qui n’est que la première partie de son chef-d’oeuvre en vers libres Le Jour. En 1765 il publia le Midi suivi par Le Soir qu’il divisa plus tard en Vêpres et La Nuit. Mais ces deux parties, qu’il travailla longuement, ne furent jamais terminées. Citons encore Ascanio en Albe (1771). Les Odes sont au nombre de dix-neuf, y compris celles que nous avons mentionnées, et elles furent composées à de longs intervalles. En 1762, indigné par la conduite de la duchesse qui avait giflé la fille d’un serviteur il avait quitté la maison Serbelloni et vécut par la suite dans une pauvreté relative qu’il supporta avec fierté; il était cependant entouré d’admiration et honoré de temps à autre par quelque charge publique. En 1769, le comte de Firmian, ministre plénipotentiaire d’Autriche, lui confia la rédaction de la Gazette de Milan. L’année suivante, il abandonna cette fonction et on lui donna la chaire d’éloquence des écoles palatines des Jésuites. Les fruits de son enseignement sont recueillis dans les Principes des belles-lettres, résumé de sa théorie sur l’art et de ses jugements sur divers écrivains italiens et latins. En 1777 il fut inscrit au groupe d’académie sous le nom de Darisbo Elidonio, ce qui fut plutôt un hommage qu’une reconnaissance de son talent. En 1787 il est nommé surintendant des écoles publiques de Brera sans parler d’autres charges moins importantes. Lorsqu’en 1796 les Français entrèrent en Italie, il fut chargé de fonctions municipales, mais s’étant opposé à tout excès il en fut relevé. Il mourut entouré d’amis et de disciples, deux heures après avoir dicté un sonnet d’avertissement aux Autrichiens entrés à Milan en promettant la restauration. Aujourd’hui ces écrits demeurent encore incontournables. Même si certains pays, à l’instar de l’Algérie ne le connaissent pas ou presque.

Y. C.

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