Des équipes de scientifiques de l’université du Val-de-Marne s’attellent à un projet visant à produire une analyse globale de l’aqueduc de Saldae et le système d’adduction qui va de la source de Toudja aux citernes romaines de Bgayet. Ce projet s’intéresse particulièrement au tunnel, son profil, ses dimensions, les techniques de creusage, les équipements, les accessoires comme les logements des luminaires et les conduits d’aération de la galerie, et devra aboutir à la production d’une exposition internationale qui sera visible de façon permanente à l’université de l’eau au Val-de-Marne ainsi qu’à la création à Toudja d’un musée renfermant des pièces originales, des reproductions et des reconstitutions virtuelles. Bien avant les labellisations du ministre Sellal, les Romains notaient déjà la qualité hautement minéralière des eaux des massifs de Toudja. En 137, ils entreprirent, suivant des plans conçus par Nonius Datus, un ingénieur militaire (librator), la construction d’un ouvrage hydraulique, l’aqueduc de Saldae, qui demeure à nos jours l’une des plus belles curiosités du patrimoine archéologique de la région de Bgayet et, scientifiquement parlant, une véritable prouesse d’ingénierie. Il s’agissait d’acheminer l’eau sur quelque 25 km de distance sur un relief montagneux en usant de la seule force de la gravité, les pompes n’ayant pas encore été inventée à l’époque. L’entreprise aura affronté nombre d’écueils naturels que le librator aura esquivé avec un brio scientifique qui laisse encore pantois.
Un pont de 300 mètres sera ainsi “jeté” pour compenser la dépression de Tihnaïne et un tunnel de plus de 500 m a dû être percé pour traverser le col d’Ighil Lahbel.
B. B.