Depuis la nuit des temps, “taâchurt” a une connotation particulière au village d’Ivehlal dans la commune d’Aghbalou.
En effet, les villages vivent durant plusieurs jours précédant l’événement, et même après, au rythme d’une ambiance sereine qui fait sortir le village de sa monotonie, une ambiance créee par les va-et-vient de dizaines de famille des localités de la région ainsi que le retour pour l’occasion d’autres originaires du village.
Pour parer à toute éventualité, un comité de vigilance est mis sur pied dans lequel chaque membre doit être à la hauteur de la tâche à accomplir: orientation, organisation tout est fait de manière à rassurer les visiteurs qui se déplacent souvent en familles.
Les portes de la mosquée du village baptisé du nom du saint homme “Djeddi Bahloul ou Assem” restent grandes ouvertes de jour comme de nuit afin d’accueillir l’importante procession humaine : un véritable pélerinage en quête de la bénédiction du saint, Djeddi Bahloul ou Assem. Les familles qui doivent passer la nuit, sont prises en charge par le village qui met à leur disposition Axal N Faddart (Maison du village).
A l’intérieur de la mosquée, un groupe de sages, forme un cercle en présence de l’imam pour répondre aux doléances des visiteurs par des prières : qui, pour que sa fille ait la chance de trouver un mari un homme ou une femme stérile voulant enfanter, celui dont un membre de sa famille est atteint d’une maladie ou nécessite un exorcisme etc…
C’est pour chercher la paix que les gens viennent à Ivehlal, et la majorité d’entre eux repartent satisfaits. Des miracles ont été accomplis lors de ces cérémonies, nous dit-on. Une waâda (somme d’argent symbolique) est déposée au milieu de l’agraw… taâchurt qui rime avec timechret, or, cette dernière est organisée plusieurs jours après taâchurt. Pour ce qui est de la tradition culinaire “tahbult Lakhlia” ou la “pizza kabyle” préparée à base de la viande séchée du mouton de l’Aïd, placée au milieu d’une galette arrosée d’une sauce bien épicée et d’huile d’olive, domine la table des villageois d’n’Ivehlal ainsi que le sfendj (beignet), consommé avec du café au lait ou du thé.
Rayane B.