La Dépêche de Kabylie : Quelle est la situation de l’Algérie concernant la maladie du sida ?
M. Adel Zeddam : L’Algérie est un pays à très faible prévalence, selon les statistiques fournies par les experts nationaux de la santé faites à l’Institut Pasteur. D’après eux, jusqu’au 31/12/06 l’Algérie a enregistré environ 3 000 cas porteurs du virus de cette maladie du siècle, dont 220 déclarés séropositifs et 800 porteurs sains.
Selon toujours les mêmes statistiques, ces chiffres sont loin de la réalité parce que la politique de dépistage n’est pas encore développée dans notre pays.
Comment s’effectue la prise en charge des malades, et surtout les séropositifs ?
La prise en charge se fait à travers des hôpitaux appelés centres de référence. Il y a sept qui sont opérationnels, à savoir El Kettar et l’hôpital central de l’armée (HCA) à Alger, Sétif, Constantine, Annaba, Tamnrasset et Oran. L’avantage dans tout ça, est la gratuité des traitements, et ce, depuis 1998 en Algérie.
Quelles sont les stratégies d’intervention contre cette maladie ?
Premièrement, c’est de renforcer les connaissances des intervenants afin de casser le tabou (les gens ne veulent pas en parler) et donner les moyens et les outils pour qu’ils puissent intervenir. Ce qui est très important, c’est de débloquer des activités spécifiques sur la base de la communication et du changement de comportement. Ce dernier est notre défi. Cette maladie est incurable, notre message c’est d’éviter les comportements et les pratiques à risques.
Quel est le tissu associatif algérien sur lequel s’appuie AIDS ?
L’association Aids Algérie a été à l’origine d’un réseau d’associations de lutte contre le sida. Onusida est notre partenaire, puisqu’il regroupe les agences des Nations unies qui viennent en appui pour les associations algériennes afin de développer la lutte. Nos partenaires ne sont pas seulement des spécialistes dans la lutte contre le sida, mais on a enregistré la présence de quelques associations féminines, telles que AFAD et Femme en communication et l’association “Ikraa” ainsi que les Scouts musulmans et le Croissant-Rouge pour nous soutenir et intervenir au sein de la société.
Pour conclure…
Je lance un grand appel de candidature pour mobiliser ces acteurs associatifs à intégrer ce mouvement de lutte contre ce virus. Il faut aussi encourager les gens pour le dépistage, qui se fait dans la discrétion totale, et surtout casser le tabou, pour la santé de nos jeunes.
Nabila Belbachir
