Le ministre de la communication a été clair : l’ouverture au privé des moyens de communication lourds, autrement dit la radio et la télévision, n’est pas pour demain.
Il ne s’agit pas de la fermeture pour utiliser un terme galvaudé, du secteur de l’audiovisuel au secteur privé, alors que l’Algérie s’est engagée résolument, depuis quelques années, sur la voie de l’économie de marché ; il s’agit seulement de se donner le temps de la réflexion pour forger l’appareil juridiques et les règles déontologiques qui doivent accompagner le processus de privatisation.
Les Algériens se rappellent bien les conditions dans lesquelles s’est effectuée, à la fin des années quatre-vingt, l’ouverture politique : dans la fièvres des réformes, l’instauration du multipartisme ne s’est pas entourée des précautions, de garde-fous en mesure de se prémunir des dérives du nouveau système. On a ainsi légalisé, en violation même de la loi, des formations qui ne devaient pas être légalisées. Le résultat, on le connaît : une décennie de terrorisme, avec son lot de massacres et de destruction des infrastructures. La télévision et la radio sont des moyens d’information trop sensibles pour qu’elles soient livrées en pâture au premier venu. Elles ont une influence considérable sur le spectateur et l’auditeur ; elles font et défont l’opinion publique et, tout comme elles sont des sources d’information et de savoir, elles peuvent devenir des moyens de propagande puissants. Mais en attendant que le terrain soit préparé, il est nécessaire de procéder à l’amélioration des chaînes actuelles qui, il faut le dire, sont restées des monstre d’immobilisme dans un monde en constant changement !
S. Aït Larba
