Le service central de la PJ de Tizi Ouzou épaulé par les sûretés de daïra de Boghni, Draâ El Mizan, Oudhias et Beni Douala a réussi à épingler un dangereux groupe de malfaiteurs qui s’est spécialisé des mois durant dans les faux barrages et le racket des citoyens. Le coup de filet a également permis aux policiers de récupérer un important lot d’armes (cinq fusils de chasse à canon scié en plus de cartouches de 12 et 14mm) ainsi que l’arrestation de quatre des huit membres de la bande.Selon les premiers éléments de l’enquête, les agissements du groupe en question se faisaient sur les axes routiers reliant les localités de Mechtras, Tizi N’tleta Beni Zmenzer, Beni Douala, Oudhias, Draâ El Mizan et Boghni.Opérant selon les méthodes et les moyens des terroristes (fusils à canon scié, treillis militaires, etc…) le groupe s’est longtemps fait passer pour une serriat du GSPC, chose qui a indéniablement retardé l’avancement de l’enquête puisque celle-ci n’était pas encore orientée vers les actes de banditisme.Toutefois, un détail important n’a cessé d’intriguer les enquêteurs, dont les nombreuses embuscades dressées sur les zones de passage de terroristes restaient vaines : les membres de cette bande étaient toujours encagoulés alors, qu’en règle générale, les terroristes agissent à visage découvert.Partant de là, la PJ a entrepris d’instruire des enquêteurs civils dont la mission était de recueillir un maximum d’informations parmi la population locale. Après de minutieuses recherches, la police a réussi à établir une première configuration du groupe, mais un événement inattendu permettra à l’enquête d’accéder à un stade très avancé : en date du 22 avril dernier, I.M. s’est rapproché de la sûreté de Boghni faisant part aux policiers de suspicions qu’il nourrit envers son frère I.B., 30 ans. Ce rebondissement permit aux enquêteurs d’établir que ce dernier est un membre très actif de la bande.Partie de ces précieux renseignements, la BMPJ de Boghni, assistée par celle des Ouadhias, ouvre une enquête judiciaire et procède dans l’immédiat à la perquisition du domicile de I.B, là la “prise” s’est révélée assez surprenante parce que les policiers découvrent cinq fusils de chasse à canon scié, un important lot de cartouches (calibres 12 et 14mm), ainsi qu’une hache et une cagoule.Le mis en cause sera arrêté dès le lendemain 23 avril. Interrogé par les enquêteurs, ce dernier n’a pas tardé à citer un certain Kamel R., 35 ans, comme étant un membre du groupe. Il sera également appréhendé le même jour, et lors de la perquisition de son domicile, la police mettra la main sur 42,5 grammes de stupéfiant (kif). De fait, l’exploitation de ces deux éléments a finalement révélé la composante définitive de la bande, auquel appartenait huit éléments. Outre leur implication dans les faux barrages, ces malfaiteurs ont également à leur actif pas moins de sept incursions perpétrées dans des domiciles de citoyens. Se faisant (toujours) passer pour des islamistes armés, les membres du groupe délestaient leurs victimes de leurs fusils de chasse ou de fortes sommes d’argent (atteignant les 60 millions de centimes dans certains cas). Mieux encore et à se fier aux premières conclusions de la PJ de ce groupe serait selon toute vraisemblance, l’auteur du hold-up qui a ciblé la poste de Béni Zmenzer en 2004.A l’heure où nous écrivons, quatre membres de la bande Belkacem I., Madjid L., Abdenour H., Kamel R. ont été arrêtés puis présentés devant le procureur de la République près le tribunal de Draâ El-Mizan. Ce dernier a immédiatement ordonné leur mise sous mandat de dépôt. Ils sont accusés de création, constitution et appartenance à un groupe armé, apologie du terrorisme, association de malfaiteurs, détention illégale d’arme à feu, vol qualifié, agressions, extorsion de fonds sous la menace, faux barrages, ainsi que la commercialisation et l’usage de stupéfiants. Les quarte autres éléments du groupe, Chérif L., Salah A., Hacène S. et Mourad O. sont toujours en conclave. Notons enfin, que tous les fusils récupérés ont été formellement reconnus par leur propriétaire. La police a entrepris, dans la foulée, de lancer un appel à toutes les victimes de cette bande afin qu’elles collaborent à la résolution définitive de cette affaire relevant du grand banditisme.
Ahmed B.
