Les fusils de chasse confisqués suscitent la colère de leurs propriétaires

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Comme chaque mardi, depuis bientôt quatre ans, les propriétaires des fusils de chasse se sont rassemblés devant le siège du cabinet du wali. Hier encore, malgré la chaleur étouffante, les vieillards plus déterminés que jamais à récupérer leur bien ont tenu un sit-in devant cette institution, avant qu’une délégation ne soit reçue par le chef de cabinet du wali de Bouira. Le responsable a longuement écouté les doléances des délégués exaspérés. Dès leur sortie après l’entrevue, ces derniers feront un compte-rendu détaillé de ce qui a été dit. »Nous avons été reçus et avons fait part de notre indignation quant au mépris affiché des pouvoirs publics à notre égard, nous exigeons que nos armes nous soient restituées dans les plus brefs délais… Le stade de la sagesse est dépassé, nous sommes au bout de nos forces après ces quatre années d’attente. S’il y a des dépassements, c’est à cause de la négligence des autorités. » Auprès d’un délégué de M’chedallah, présent lors de la discussion avec le responsable, on apprend que la décision des pouvoirs publics, visant à armer 10 à 15 personnes, pour leur remettre des fusils et effectuer des patrouilles dans leurs localités respectives, a été d’emblée refusée par les contestataires. « On nous a désarmés pour armer d’autres personnes comme si nous n’étions pas capables d’assumer nos responsabilités. Nous avons combattu pour le recouvrement de la souveraineté nationale, nous avons supporté les pires souffrances de l’armée coloniale, mais jamais nous n’avons été autant humiliés. Des fellahs ont quitté leur propriété, leur terre, leurs habitations car dépossédé de leurs armes. Ils ont tout abandonné dans leurs villages pour louer dans des villes des hangars, des bâtisses insalubres pour loger leurs familles. Les hauts responsables sont interpellés pour nous réhabiliter dans nos droits, nous ne demandons pas la charité, on veut ce qui nous appartient ! » Pour un autre délégué représentant les citoyens d’Aghbalou, la situation s’enlise : « Toutes nos doléances sont restées lettre morte, nous avons frappé à toutes les portes sans recevoir pour autant de réponse favorable. Depuis quatre ans, chaque mardi, nous nous déplaçons au chef-lieu de wilaya, nous avons fait des kilos de photocopies, nous avons même publié une lettre ouverte dans un quotidien national.En plus des frais engendrés, nous nous retrouvons victimes d’une hogra administrative sans pareil. On piétine notre honneur et notre dignité », déclare notre interlocuteur. D’ici là, les vieillards promettent de se retrouver même heure, même lieu, mardi prochain, pour une rencontre avec le wali et les différents responsables chargés de cet épineux dossier tout en exigeant des autorités la restitution de leurs armes dans les plus brefs délais.

Hafidh B.

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