Le produit de Saïdal sera vendu moins cher

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De Constantine, Wassila Ould Hamouda

L’insuline locale qui sera exclusivement produite par Pharmal, une filiale du groupe Saïdal, sera mise sur le marché au plus tard à la fin de l’année en cours et à des prix accessibles, voire moins cher de 20 à 30% que ceux pratiqués actuellement. Selon Ali Aoun, président directeur général du groupe Saïdal intervenu à l’issue d’un conférence de presse tenue en marge de la visite effectuée à l’usine sise dans la zone industrielle de Constantine et organiséepar le club de presse du groupe, que le prix du flacon sera fixé à hauteur de 430 DA. Le produit qui est déjà sur le marché avoisine les 700 DA, a-t-il souligné. A entendre le premier responsable du groupe, l’entreprise tablera beaucoup plus sur l’option de la tarification pour pouvoir faire face à la concurrence, sachant que depuis l’avènement de l’économie de marché, il a été enregistré plus de 100 importateurs dans le domaine du médicament. La facture de l’importation de l’insuline est estimée à elle seule, entre 15 à 20 millions de dollars annuellement. Cela dit, “le nouveau-né” de Saïdal va inéluctablement donner plus d’impulsion à ce créneau et surtout il va contribuer à réduire la facture d’importation. M. Aoun s’est montré très satisfait quant à l’avancement de ce projet. Selon lui, ce dernier est réalisé à hauteur de 96%. En effet, lors de notre visite, nous avons constaté que la fabrique est à sa phase finale. Il ne reste que les dernières retouches. Les équipements de production sont en place. Ainsi, le projet de l’insuline qui, pour certains, relevait de l’utopie, est donc une réalité.L’usine s’étend sur une superficie globale de 3100 m2 dont 1800 m2 sont consacrés à la surface bâtie (utilités, production et laboratoire) et 2300 m2 à la zone de stockage (magasin et chambre froide). Un montant financier de l’ordre de 1,3 milliard de dinars, soit 13 millions d’euros, a été dégagé sous forme d’investissement, dont 40% ont été financés par la banque CPA. “Le remboursement se fera sur une période raisonnable et avec des taux négociables”, a tenu a préciser l’orateur. Evoquant la capacité de production, ce dernier a informé qu’il est prévu d’atteindre les 5 000 000 unités de vente. “L’objectif est d’arriver à couvrir le maximum des insulinodépendants”, a-t-il lancé de surcroît avant d’ajouter que l’étude statistique réalisée par les services Saïdal démontre que le besoin national est énorme. Sur un nombre global de 3 millions de diabétiques, 800 000 sont dépendants de l’insuline. Dans ce contexte, l’animateur de la conférence qui a également présidé les travaux du troisième Séminaire international sur les produits génériques qui s’est tenu hier matin à la faculté de médecine de Constantine a avancé que “Saïdal compte augmenter sa capacité de production pour atteindre les 2,5 millions à l’horizon 2006”. Un effectif de 70 personnes, dont la plupart ont bénéficié d’une formation de trois mois chez Aventis, une firme allemande est mobilisée pour assurer cette tâche, incontestablement stratégique. Car, il y a lieu de souligner que cette usine est la première implantée dans les pays arabes et seconde en Afrique. Selon M. Aoun, les essais à blanc prendront effet dès juin prochain. La production de trois types d’insuline, à savoir la notion Rapide, Basale et Comb 25 et ce, sous forme de solution injectable, le prix sera accessible, car il avoisinera les 430 DA le flacon. Selon M. Amraoui, un seul flacon de 500 unités internationales est conçu pour une période d’utilisation de 2 à 3 semaines. M. Aoun a assuré que le produit sera disponible. Selon lui, le problème de l’approvisionnement de la matière première ne se pose pas. Un contrat de deux ans a été signé avec Aventis pour la fourniture des cristaux. A moyen terme, Saïdal réalise un chiffre d’affaires, de 2 milliards de dinars à travers la réalisation de ce projet d’insuline. En perspective, “Saïdal va vers la couverture du marché à 50 % en valeur et en volume, et ambitionne de réaliser d’ici 2011 un chiffre d’affaires de 11 milliards de dinars”, a estimé M. Aoun avant de réitérer, une fois de plus, que la commercialisation du produit ne relève pas de son ressort.

W. O. H.

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