Comment êtes-vous venu à la chanson ?
ll Je ne sais pas. Je ne me souviens pas de moi n’étant pas chanteur. Par contre l’exploitation de mon don a commencé à dix ans, à quinze ans j’ai fais la connaissance du groupe Akfadou qui m’a aidé à produire mon premier album à l’age de seize ans et demi.
Quels sont vos tubes déjà édités ?
ll Mon premier album est sorti en 1990 intitulé Lakul ( l’école ), mon deuxième en 1992 intitulé L’arabisation, mon troisième en 1994 intitulé abrid n tayri-w ( Le chemin de mon amour ), et mon quatrième en 1998 intitulé Ruh sumehgham (Je te pardonne). Pour mon dernier tube, il est disponible sur le marché depuis quelques mois.
Qui sont les chanteurs qui vous influencent ?
ll Je suis très influencé par la chanson sentimentale. Beaucoup d’artistes m’influencent. Peut-être ne pourrai-je pas tous les citer. J’adore écouter Idir, Takfarinas, feu Kamel Messaoudi, Julio et bien d’autres. Je suis sensible aux belles mélodies.
Qu’est-ce qui vous inspire dans la création ?
ll Je peux être inspiré par une belle expression écoutée dans un film, ou même dans la rue, j’adore les phrases bien dites, j’aime aussi la nature et la beauté du paysage de la Kabylie, d’ailleurs la montagne est une source inépuisable d’inspiration pour moi. Cette dernière vient quand elle veut, on ne choisit pas les moments.
Que pensez-vous de la chanson algérienne actuelle ?
ll Je peux vous parler de la chanson kabyle, que j’écoute le plus. Il y a de la création mais ceux qui font de l’art,au sens propre, sont malheureusement non médiatisés. La médiocrité prime. Aujourd’hui le monde est devenu un petit village et le public kabyle est ouvert sur le monde donc c’est à nous, chanteurs, de rejoindre le monde qui avance en faisant de l’universel, un produit à la hauteur de la richesse de notre culture.
Que pensez-vous du monde de l’édition ?
ll Je ne sais pas si nous pouvons vraiment parler du monde de l’édition en Algérie. L’édition, au sens propre, n’existe pas chez nous.
L’artiste est,souvent, auteur-compositeur, interprète, éditeur et distributeur, alors que le rôle du chanteur consiste normalement à faire de la création et non pas de se mêler d’autres choses. Nous devons penser aujourd’hui à rejoindre le monde de la culture du professionnalisme, où les rôles ne seront pas pêle-mêle.
Quel est le dernier tube que vous avez bien apprécié ?
ll Le dernier tube que j’ai, vraiment, apprécié et que j’écoute souvent c’est celui d’Aït Menguellet, sincèrement je lui dis à travers ce papier : Merci.
Parlez-nous de votre dernière cassette ?
ll Il y a du nouveau, vraiment, du nouveau. Ceux qui connaissent Tarik l’ont vu avec un autre visage. Aujourd’hui nous devons, désormais, nous mettre au diapason ; faire un travail professionnel et se mettre au niveau international, donc j’ai fais un travail bien arrangé.
Il y a six chansons dont trois titres d’amour. On peut y écouter un hommage aux mères et au martyrs du Printemps noir (évènements de Kabylie). Dans cette chanson j’ai fais appel à une jeune chanteuse Nassima dotée d’une très belle voix, Idir Akfadou, et Saïd Abdelli, chacun d’eux a apporté une contribution vocale pour réussir cette chanson qui dure dix minutes. Une autre chanson qui traite les paradoxes dans notre pays et une dernière, satirique, sur l’école ; une chanson qui m’a été recommandée par mes admirateurs et admiratrices.
Quels sont vous projets artistiques ?
ll J’ai des projets plein la tête, mais comme on ne peut jamais projeter dans ce pays (rires ), je préfère vous dire que tout ce qui se réalisera à l’avenir fera partie de mes projets.
Interview réalisée par Yasmine Chérifi
