La maternité de l’hôpital Akloul -Ali du secteur sanitaire d’Akbou est répartie en deux services, gynécologie et obstétrique. 6 infirmières et 14 sages-femmes y activent sous la direction d’une sage-femme major, surveillante médicale en chef du pavillon. En l’occurrence, Mme Salhi Nora. Trois médecins généralistes dont le médecin chef du service, Dr Tensaouti, assurent les soins aux patientes. Sur le plan matériel, cette maternité est bien dotée selon les praticiens y activant, notamment depuis son renforcement par un tocographe (appareil très utile permettant la surveillance de la femme et du bébé tout au long de l’accouchement), une table de réanimation et un échographe (non spécifique au service). Tout comme les autres services, des projets concernent ce pavillon, dans le cadre du plan d’action de réfection, innovation et extension du secteur sanitaire. Et aussi, à l’instar des autres services, celui-ci est très sollicité. Cela découle de ce que le secteur sanitaire d’Akbou couvre au-delà de son champ territorial déjà très étendu (toutes les daïras nées du dernier découpage et qui composaient autrefois la daïra-mère, la grande daïra d’Akbou). Des citoyennes habitant les daïras, communes et wilayas limitrophes (BBA, M’sila, Bouira, Haute-Kabylie et notamment les orientations du secteur sanitaire de M’chedellah, sont prises en charge par le SSA quand elles y recourent. A titre d’exemple, 2 554 accouchements sont enregistrés pour l’année 2004. Mais ce service souffre d’un manque, à l’instar des secteurs similaires, en gynécologie. Sur convention, une gynécologue peinée y assure 6 gardes par mois, avec aussi des réponses à des sollicitations pour des actes gynécologiques ne pouvant être pratiqués que par un médecin dans cette spécialité. Ce manque met le service devant deux alternatives. Quand le cas n’est pas urgent, la patiente n’est pas “en travail” (jargon gynécologique), mais la sage-femme établit le 1er diagnostic : un probable accouchement par césarienne, la future accouchée est orientée, sur dossier médical, vers la gynécologie du secteur de Béjaïa, pour une prise en charge. Mais quand il y a le feu en la demeure, la nécessité d’une évacuation s’impose. Et encore, quand le trajet n’est pas long et qu’il y a assurance d’y trouver le spécialiste. Mais pour des cas où le déplacement devient risqué, deux vies humaines sont à préserver. Dans cette optique et sous une convention les protégeant et les couvrant, des chirurgiens du secteur ou conventionnés, pratiquent l’urgente césarienne. “Cela se passe de la meilleure garantie grâce à la bonne volonté de nos chirurgiens”, nous explique M. Kaci, DG du SSA. “Et jusqu’à présent, aucune défaillance ou décès ne sont enregistrés des suites des césariennes pratiquées par ces chirurgiens alors que le contraire aurait pu se produire. C’est une mesure prise dans l’intérêt des parturientes”, poursuit notre interlocuteur. Et de nous apprendre : “Mais nous luttons pour pourvoir le service de son propre gynécologue. Des démarches sont faites et d’ici la mi-août, ce spécialiste y sera affecté”. Concernant l’insuffisance en nombre de sages-femmes (le SSA disposant de 4 maternités rurales : Béni Maouche, Seddouk, Tazmalt et I. Amokrane, en plus de celle de l’hôpital), M. Kaci constate aussi la nécessité du renforcement des PMI à mission protectrice maternelle et infantile.Le pavillon de la maternité d’Akbou a un lien très étroit avec le service pédiatrie et néonatalogie. Les bébés présentant des anomalies congénitales ou des problèmes de santé à la naissance y sont transférés. Aussi, la direction a pris les dispositions nécessaires pour bien l’équiper (6 couveuses d’élevage et de réanimation, séparation par des box pour éviter les contaminations, entre autres). Dr Hallil Nadira et le personnel, dans son ensemble, s’appliquent au bon fonctionnement. Mais là aussi, un renforcement par un spécialiste en pédiatrie se prépare. Prévu pour octobre prochain. En attendant, le service entretient de bonnes relations de travail, très étroites avec les CHU de Béni Messous et Mustapha.Cependant, l’épine dans la gorge demeure la pénurie en gynécologues dont la venue est très souhaitée et attendue. D’autant que des citoyennes à risque de grossesses, même dans les cas d’extrême urgence où il y va de leur vie et de celle de leurs bébés, préfèrent se faire opérer par un chrirugien que de se rendre dans une clinique. Pour des raisons financières bien entendu.
T. Y.
