La flambée de terrorisme que subit la Kabylie depuis quelques jours n’est pas près de s’estomper. Après six ou sept attentats à l’explosif perpétrés, presque à la même heure, à Boumerdès et Tizi Ouzou, et alors que les citoyens ici et là, sont livrés à la psychose des bombes, le Sud-Est du premier département cité a été encore ce week-end, le théâtre d’une attaque à l’explosif qui a ciblé un convoi de l’ANP.
Une déflagration d’assez forte puissante a été entendue par les riverains, ce jeudi en début d’après-midi vers 14h sur le tronçon de route reliant Chabet El Ameur aux Issers, au lieudit Vouchakour, 30 km au sud-est de Boumerdès. Dissimulé aux abords de l’axe précité, l’engin infernal programmé pour exploser a blessé deux soldats de l’ANP dont un grièvement. Le souffle de ladite bombe a aussi partiellement endommagé, a-t-on signalé, un véhicule de la patrouille militaire ciblée. Les deux victimes seront immédiatement évacuées, sous escorte vers un hôpital de la périphérie.
Juste après des renforts ont afflué, selon des sources concordantes, vers les maquis avoisinants d’Ouled Boudoukhane, Beggars et Lalla Moussaâd. A cheval entre les communes de Chabet El Ameur, Kadiria et Lakhdaria – limite départementale entre les wilayas de Boumerdès et Bouira – ces zones sensibles seront encore une fois intensément pilonnées à l’arme lourde dans la nuit de jeudi à vendredi.
On poursuit là, en fait, une opération de ratissage déclenchée depuis une semaine. Au cours de ce redéploiement, les détachements locaux de l’armée régulière ont pu désamorcer plus d’une dizaine de bombes artisanales, notamment en lisière de Ouled Boudoukhane. Mais dimanche dernier, a-t-on signalé, quatre militaires ont été blessés lors du déminage d’un sentier, non loin de Beggars. Zone escarpée et fortement minée par l’hydre islamiste locale.
S’assignant comme principal objectif d’avoir morts ou vifs les serriates sanguinaires de l’ex-GSPC regroupées actuellement sous la bannière de l’organisation d’El Qaïda pour le Maghreb, les forces combinées de sécurité ratissent dans le même temps les maquis de Thénia, Si Mustapha et les hauteurs de Boudouaou. Cet engagement s’accompagne d’installation de campements permanents de l’ANP et d’autres cantonnements de la garde communale, comme ce fut le cas, la semaine passée entre Thénia et Tidjelabine et à mi-chemin entre Zemmouri et Si-Mustapha. La situation demeure inquiétante, toutefois, ici et là ce jeudi aux environs de 20h, un groupe d’individus armés a dressé un faux-barrage au pied de Sidi-Ali Bounab, précisément sur l’axe Bouassem-Boumraoui, dans la commune de Naciria, 40 km à l’est de Boumerdès. Brandissant leurs armes à feu, les assaillants au nombre indéterminé ont racketé au cours de ce braquage, durant un quart d’heure, de nombreux automobilistes. Un villageois sera dépossédé, lors de la même incursion, de ses meubles.
Selon une source sécuritaire, ce faux barrage serait l’œuvre d’une faction locale de l’islamisme armé. Mais certains villageois pensent qu’ils ont eu affaire, ce jeudi, à un groupe de bandits. En tout état de cause, la jonction entre l’ex-GSPC et le grand banditisme ne date pas d’aujourd’hui.
Ce jeudi toujours, à 9h30, une panique indescriptible s’est emparée des élèves du lycée Mohamed El Aïd El Khalifa du chef-lieu de wilaya de Boumerdès. Cause : présence d’un objet suspect dans un sac en plastique, remarqué dans la cour de cet établissement. Une brigade de la Police judiciaire est dépêchée immédiatement, et a découvert un flacon de parfum dans ledit sachet.
S.H.
