14 listes pour 14 sièges à Tizi-Ouzou

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D’ores et déjà et à moins de trois mois du rendez-vous électoral des législatives, les choses commencent à s’éclaircir, du moins à Tizi Ouzou, concernant les prétendus postulants aux 14 sièges pourvoyés. Si d’ici la date-butoir du mois de mai les textes régissant la loi électorale restent tels quels, où pour la wilaya de Tizi Ouzou seulement 14 sièges reviendront à cette circonscription électorale dont le collège électoral dépasse largement 600 000 électeurs inscrits pour une population estimée à plus d’un million d’habitants, il est à se demander sur la pléthore de candidatures qui entrera en lice.

A première vue, tous les partis politiques sont en phase de se dépenser pêle-mêle aux fins d’étoffer des listes avec l’éventualité d’alliance, si l’on se fie aux récentes déclarations de certains acteurs politiques. Pas moins de 14 listes sont en passe d’établissement, elles émanent de partis politiques, de candidats parrainés et d’indépendants. Les FFS, RCD, FLN, RND, PT, HMS, RUN, AHD 54, FNA, El Islah, plus quatre listes indépendantes auront du pain sur la planche pour convaincre une opinion en Kabylie qui leur apporterait caution. Même si le FFS et le RCD sont d’emblée rejetés par l’écrasante majorité dans la région, pour être passés à côté de toutes les promesses tenues lors des derniers rendez-vous électoraux, mais surtout pour avoir été derrière toutes les gabegies du fonctionnement des municipalités, jusqu’à voir les APC dans des situations de blocage et le chef-lieu de wilaya broyé par la délinquance et la spirale de violence et du laisser-aller. Les populations ne sont guère amnésiques, la sanction des partis “ancrés” dans la région ne signifie aucunement le report des voix sur le FLN ou le RND, en dépit du fait que lors des derniers scrutins, ces deux partis du pouvoir ont réussi un tant soit peu à remonter la pente et garder leurs têtes au-dessus de l’eau. Les partis islamistes dont les chances de signer une victoire en Kabylie relève des chimères, leur participation relève beaucoup plus de la figuration que de l’espoir de briguer un siège,d’autant que les derniers attentats sanglants qui ont ciblé la Kabylie ont permis de remonter la machine du temps, qui rappelle le traumatisme des populations durant les années rouges de la décennie 90.

On croit savoir que parmi les quatre listes indépendantes, certains sont soutenues à bras le corps par le Mouvement citoyen et qu’une personnalité de la région aussi est sur le point d’étoffer des listes dont l’une à Tizi Ouzou, Alger, Boumerdès, Béjaïa, Sétif et Bordj Bou Arréridj.

Les indépendants ont plus de facilités à constituer les listes de candidats mais confrontés à l’artifice juridique de la loi électorale, qui leur exige une batterie de signatures, soit à l’échelle de la wilaya ou à l’échelle nationale (réparties sur six wilayas). Ce défi rend complexe l’opération et certaines listes indépendantes, malgré l’ambition et la volonté se feront “crocheter” en milieu de parcours pour non-conformité et pour des raisons politiques ou juridiques invalidées par l’administration. De source sûre, l’administration a arrêté la date du

1er avril pour le dépôt des candidatures et le 17 mai sera le jour de l’élection pour le renouvellement du Parlement. La donne la plus fondamentale en Kabylie sera inéluctablement le taux de participation, quand on étaye son analyse sur le scrutin du 24 novembre 2005, seulement 3 Kabyles sur 10 à Tizi Ouzou ont mis leurs bulletins dans l’urne. 70% de la population ont préféré tourner le dos au scrutin, les Kabyles sont à la recherche d’un personnel politique clean, porteur d’un sang neuf, car lassés par les anciennes représentations politiques au Parlement qui n’ont servi qu’eux-mêmes (les députés). Pour preuve, depuis 1997 où les 14 sièges au Parlement sont partagés entre le FFS et le RCD et en 2002 c’est le FLN et le PT, le RND qui ont raflé les 14 sièges car le FFS et le RCD ont boycotté, aucune permanence parlementaire n’a été ouverte en Kabylie.

Pour les prochaines législatives, les jeux et les enjeux se démêlent dès à présent, les états-majors s’agitent dans l’intrigue et la difficulté à arrêter les listes, pendant que les populations sont dans l’expectative et le wait an see.

Khaled Zahem

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