Atténuer le phénomène, mode d’emploi

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Hormis la presse qui rapporte un fait suicidaire en concluant avec le sempiternel « la sonnette d’alarme est tirée… les spécialistes devraient… », rien à même d’arrêter le suicidaire à mi-chemin de sa descente aux enfers n’est entrepris par les pouvoirs publics.

Mêmes si elles estiment que la situation est alarmante, les structures existantes ne semblent pas savoir par où prendre le taureau.

La DSP, par la voix de son responsable a cependant réagi au dernier suicide en date, en instruisant ses services d’étudier la question. Le CIAJ préparerait aussi un programme dans ce sens. Mais étudier le phénomène et préparer un programme ne serviraient à rien s’ils ne s’inscrivent pas dans une dimension de proximité et de pérennité. Ensuite, se posera le problème de qui étudie et qui programme.

Le drame est tel que des spécialistes en sociologie et psychologie avérés devraient se saisir du dossier. Le sujet est tellement sérieux qu’il serait criminel de compter sur des personnes employées dans le cadre du filet social pour mener une étude sur le terrain. Le résultat serait loin de rendre compte de la réalité psychosociologique. Ceci n’est pas un procès d’intention parce qu’il nous a été donné de vérifier une aberration qui, dans un ouvrage tout ce qu’il y a de sérieux, établie une relation entre le suicide et la crise identitaire.

L’œuvre explique que le suicide en Kabylie est plus important qu’ailleurs parce que le Kabyle souffre du déni identitaire (linguistique et culturel, s’entend). Autrement dit, tous les partisans de « tamazight di lakul » sont des suicidaires en puissance.

Aberrant, mais c’est la réalité d’une étude censée apporter des réponses. On prendra aussi des raccourcis pour nous expliquer que l’absence de foi en kabylie prédispose au suicide. Il est évident que par foi, on entend l’attachement à Dieu.

Et cette fille (voir papier de B.Hafidh) qui s’est pendu avec son khimar ? Et puis si l’on s’amuse à ramener tout à Dieu, il faut aussi étudier la foi pervertie et reconnaître qu’elle aussi conduit à la mort, celle de l’autre bien sûr.

T.O. A

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