Déplorable gaspillage de l’eau potable

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La fonte des neiges et les importantes averses de pluie de la première semaine du mois en cours ont sensiblement renfloué les nappes phréatiques ramenant le débit des sources à leur niveau maximal et, comme d’habitude, c’est de nouveau les débordements des canalisations des captages de la Source noire d’où l’obligation de procéder au délestage de l’excédent de l’eau le long de la conduite distante d’environ 20 km du point de captage en haute montagne, à proximité du village Illithen, jusqu’au lieu de distribution, soit la totalité des communes de la daïra de M’chedallah, à l’exception de celle d’Aghbalou. Les points du lâchage des eaux étant les vannes des vidanges réalisées le long de la conduite principale, ce sont des milliers de mètres cubes d’eau potable qui se perdent inutilement dans les ravins. Un scénario qui revient chaque année à raison de trois saisons sur quatre et cela depuis la mise en service en

2 000, soit depuis sept (7) ans. Cette conduite, dont le projet est classé au statut sectoriel, couvre les besoins de toute la région en AEP.

Ce qui est navrant et révoltant, c’est de savoir que cet important excédent peut être facilement récupéré et utilisé pour l’irrigation de milliers d’hectares de terrains fertiles et des millions d’oliviers en amont, sachant que de simples digues parmi ces retenues collinaires façonnées par Dame nature, celle du lieudit Thaghorfats Irroumiène, dans la commune de M’chedallah, a fait l’objet d’une étude par les services techniques dans les années 80 et, depuis, le dossier a été remis aux… oubliettes. Les raisons évoquées à l’époque étaient la crise économique, ensuite vint l’argument de l’insécurité. Qu’attend-on pour déterrer ce dossier maintenant que ces arguments ne tiennent plus la route ? Continuer à ignorer ce malheureux gaspillage d’eau potable au moment où toute la planète se mobilise pour préserver cette source de vie en exploitant la moindre goutte d’eau et au moment où l’Algérie se lance dans l’opération de dessalement de l’eau de mer s’apparente à un crime économique. Certaines vannes ouvertes 24h/24h de diamètre 100, s’écoulent directement dans le cours des eaux du réseau principal de l’assainissement de Saharidj. Pour ceux qui l’ignorent, le débit de la Source noire a été utilisé par le colonialisme pour faire tourner des turbines qui produisent l’électricité qui couvre les besoins de toute la région depuis 1927 à nos jours.

Omar Soualah

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