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L’association «Mohia» est née

Loin des feux de la rampe, en tout calme et sincérité, Aït Imghour, cette importante agglomération distante de 3 km environ, de Mechtras, a fêté comme il se doit l’anniversaire du Printemps berbère, ainsi que le Mawlid ennabaoui qui a coïncidé par le hasard du calendrier avec Tafsut Imazighen.La nature, il faut le dire aussi est en fête. Quel plaisir pour la vue que de monter à partir de l’arrêt “Aït Imghour”, situé en contre-bas du village, sur la route nationale 30 A, à la sortie ouest de Mechtras, le chef-lieu communal. Une vue splendide qui permet de faire un “zoom” sur les prairies verdoyantes et plates un peu comme dans la chanson de Brel “le plat pays”. A son point culminant, Aït Imghour, fait un peu moins en altitude, mais se trouve face à face avec le somptueux Djurdjura, où l’on peut voir aisément le complexe touristique El Arz de Tala Guilef s’il n’était pas dissimulé par Iqiche Nat Houari. C’est dans cette ambiance de la nature en fête que nous avons été reçus par l’association Mohia formée des jeunes des différentes factions du village. Ici, on ne parle pas de “Adroum”, mais de faction. L’association culturelle Mohia, dont le dépôt du dossier d’agrément auprès des services compétents de la wilaya ne saurait tarder. Contacté par nos soins, un des membres du comité d’organisation, M. Benakli, pressenti président de l’association nous en parle “les objectifs de cette association sont multiples. Dans un premier temps, c’est-à-dire dans l’immédiat nous voulons sensibiliser nos jeunes sur l’importance de la culture, et sa connaissance du répertoire que nous a légués le défunt Mohia.Dans un deuxième temps nous envisageons la création d’une troupe de théâtre. Tout comme nous souhaitons de fédérer les associations culturelles de la daïra (Boghni) autour des objectifs communs, dont la promotion du théâtre et des arts lyriques”.Dans son chapitre social, M. Benakli nous fait part du souhait des membres fondateurs de travailler en étroite collaboration avec Tagmatst Ali Zamoum, pour atténuer un tant soit peu de la souffrance des villageois. L’éternel problème du siège de l’association, se posera avec acuité aux membres de l’association «Mohia», lorsque elle recevra son agrément. Il faut le dire, une maison de jeunes a été inaugurée en 1997.D’une superficie de 80 m2, elle est même dotée d’un studio d’accompagnement. Mais malheureusement cet édifice se trouve en état d’abandon. D’un accès impraticable, toit délabré et non électrifiée, la maison de jeunes aurait pu connaître un destin plus néfaste si elle n’avait pas été aménagée, provisoirement comme salle de sport, section “Karaté”, la formation était assurée par le club sportif amateur.Malheureusement, même cette association sportive est à l’arrêt et l’infrastructure livrée à elle-même. Par conséquent, le problème est toujours posé, quant à la réhabilitation de cette infrastructure culturelle payée rubis sur ongle par l’argent des contribuables.Maintes démarches auprès des autorités locales (administrateur communal de Mechtas, chef de daïra de Boghni), initiées par le comité du village n’ont pour le moment pas abouti, si ce n’est à des promesses.Le chef de daïra de Boghni, se dit prêt à fournir un quota de livres au profit de la bibliothèque de cette maison de jeunes. Mais pour l’heure il s’agit de réhabiliter cette infrastructure qui doit être par la suite équipée. M. Dahmoune, président du comité de village qui nous a rejoints a réitéré les doléances de l’association naissante et de s’interroger.“En 1999, cette infrastructure culturelle a reçu la visite de M. le wali de Tizi Ouzou, qui avait donné des instructions fermes pour sa remise en marche. Mais à ce jour rien n’a été fait” conclut ce responsable.Le futur président de l’association Mohia, revient à la charge, par ces propos : “Face au désert culturel, nous disposons uniquement de notre volonté”. Est ce suffisant ? L’avenir nous le dira.

M. Ouaneche

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