Fouroulou ressuscité

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L’auteur se délivre à travers ce manuscrit, pour parler d’un personnage réel qui le hante après plusieurs lustres. Dans ce livre, il nous présente la partie la plus essentielle de sa vie, celle qui le condamne à être prisonnier des images lugubres, confuses et complexes d’une époque lointaine. M.A. Kheffache est victime de la guerre de Libération nationale, victime de la vie sociale, des idéologies politiques et religieuses de l’époque ainsi que du régionalisme. M.A. Kheffache est né en 1946 en Grande Kabylie. Il quitte l’Algérie en 1968 pour la France où il a vécu six ans durant, avant d’aller s’installer en Irlande. A l’âge de 11 ans, il commence, déjà, à travailler en tant que cuisinier. Il a exercé, depuis, plusieurs professions, comptable à Paris et professeur de français au sein du gouvernement irlandais. Il a certainement quitté le pays, pour s’échapper momentanément des circonstances qui le noient dans des idées noires, à l’époque. Grâce à son meilleur ami Didier Sicard ainsi qu’à son épouse, Marie-Noëlle, auxquels il raconte son enfance, il met finalement en œuvre des faits qu’il aurait souhaiter raconter depuis longtemps.  » Son récit autobiographique est bouleversant de vérités. L‘instituteur de l’école française, M. Kessade, qui le réprimande le matin sur son écriture, l’école coranique dont l’imam le bat l’après-midi pour qu’il écrive de droite à gauche, sont des personnages de double culture tellement contradictoire, tellement niant l’autre, que soudain la conscience se fait jour d’un fossé peut-être plus grand que toutes les déclarations politiques… « , rapporte M.Sicard.Nombreux sont les enfants qui ont certainement traversé et vécu le même sort que celui de M.A. Kheffache mais peu nombreux sont les auteurs qui s’intéressent à ce genre de faits même s’il s’agissait d’une fiction. La seule histoire véridique qui reste dans notre mémoire est la célèbre autobiographie de Mouloud Feraoun dans Fouroulou. Des écrivains, hommes politiques étrangers où algériens s’intéressent, la plupart du temps aux témoignages des moudjahiddine ou des militants étrangers.  » Une enfance kabyle  » ressuscite un regard déjà porté par Feraoun sur un pan de notre histoire et M.A. Kheffache y ajoute une pointe dans ce qui touche le plus : les souvenirs d’enfance.

Fazila Boulahbal

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