DDK : Comment êtes-vous venu à l’écriture et pourquoi le choix des ouvrages retraçant l’Histoire de la Berbérie ?Abdelaziz Ferrah : Les personnages algériens anciens que j’ai découverts par hasard dans mes recherches dans les documents existants en France où je réside depuis une trentaine d’années, m’ont fascinés.C’est là que j’ai décidé de mener des recherches approfondies afin de connaître et faire connaître ces personnages qui ne sont malheureusement pas connus du grand public. Ce n’est quand même pas normal q’un personnage comme Massinissa qui a régné durant 54 ans sur l’Afrique du Nord qu’il a d’ailleurs réussi à réunir pour la première fois soit banni et ignoré de cette manière. En alignant les principaux personnages après avoir procéder au tri, analyse et comparaison des différentes versions apportées par les historiens, j’essaye de présenter au lecteur un produit concis et consistant qui comprend les faits essentiels sans pour autant l’encombrer de détails. Cette idée de présenter des faits historiques sous forme de romans, d’ouvrages d’art et même de poèmes, comment l’avez-vous eue ?C’est venu vraiment d’une manière instantanée. Je ne fais jamais de littérature sur commande et je me suis toujours fié à mon instinct. Je n’ai nullement la prétention de me considérer comme un historien. Tout ce que je fais, c’est fouiller dans le passé, récupérer le maximum de données et passer le tout à la lessiveuse en évitant les excès qui mystifient certains personnages en les hissant au rang de saint et de dénigrer d’autres pour des considérations personnelles ou colonialistes. Dans mon interview virtuelle avec l’Emir Abdelkader, je lui ai donné l’opportunité de s’exprimer en se basant sur ses déclarations prononcées et ses positions prises dans des périodes historiques bien déterminées. Avec la Kahéna par exemple, c’était sous forme d’un flash-back de toute sa vie qu’elle a rembobinée la dernière nuit précédant son suicide. La manière de procéder est différente mais l’objectif reste le même ; réhabiliter l’Histoire et apporter les nécessaires correctifs.
Et si vous nous parliez un peu de votre dernier ouvrage » Massinissa et Sophonisbe « Cet ouvrage, je l’ai voulu comme une réponse à l’Occident qui depuis Appien, Polype et Tite-Live, n’a cessé de placer le plus grand roi berbère au même rang que les Scipion et de le considérer un sous-fifre à la merci de Rome.Concernant sa rédaction en vers, j’ai voulu peut-être utiliser les mêmes armes que Corneille qui a déjà monté une pièce où étaient présent Massinissa et Sophonisbe en occultant plusieurs réalités. C’était ma manière à moi de simplifier l’histoire qui est en soit ennuyeuse mais qu’on peut vulgariser afin qu’elle soit à la portée de tout le monde.Cette pièce, je l’ai imaginée comme le théâtre populaire ne nécessitant ni beaucoup de moyens ni de personnages et qui fera le tour des villages pour faire connaître ce personnage à tous les Algériens.
Qu’en est-il de vos projets d’avenir et y a-t-il des ouvrages en perspective ?Je suis actuellement sur un livre sur Tarek Ibn Ziad qui est en cours d’édition, et je projette de faire un ouvrage qui retracera le parcours de Lalla Fadhma N’Soumeur.Pour cela, je devrais m’installer au moins pour quatre à cinq mois dans la Grande Kabylie afin de pouvoir m’imprégner de l’entourage dans lequel elle a vécu et mieux pénétrer la personnalité de cette grande dame de l’histoire contemporaine de l’Algérie.
H.H.
