Prendre part d’une manière franche aux échéances électorales du 17 mai prochain est dans les prévisions des ârchs de Bouira, à l’exception des comités de Takerboust et d’El Asnam qui campent sur le ‘’ulac l’vot’ jusqu’à satisfaction de la plate-forme d’El Kseur. Une détermination pourtant anachronique et dépassée par la réalité de l’actualité politique dès lors que les ârchs ont pris langue avec les représentants de l’Etat pour mettre en place les mécanismes permettant la mise en œuvre de cette même plate-forme. La réaction des deux comités est donc plus épidermique qu’obéissant à une logique politique. Le code d’honneur que se sont imposés les ârchs et qui consiste à interdire aux délégués de participer aux élections quelles qu’elles soient est un autre motif que l’on pourrait avancer pour battre en brèche les arguments des ârchs convoitant l’APN, l’APC et autre APW. A cela, les délégués de Bouira répondront que le code d’honneur était contextuel et ne peut être de rigueur au moins depuis, qu’ils se sont assis autour de la même table que Ouyahia. Une constance cependant chez les ârchs : peser d’une manière ou d’une autre sur les échéances électorales. Et leur participation aux prochaines joutes, si cela venait à se confirmer, pèsera sans aucun doute sur le scrutin du 17 mai. Les partis politiques, notamment ceux qui n’ont jamais rien glané en dehors des territoires de la Kabylie, auront plus de mal à courtiser plus de voix que d’habitude. Ainsi, les huit sièges réservés au Palais du boulevard Zighourt Youcef pour les futurs députés de la wilaya Bouira ne seront pas faciles d’accès et à portée du RCD et le FFS qui jusque-là se disputaient à eux seuls 12 communes sur les 45 que compte Bouira. Seuls le RND et le FLN, forts de leurs implantations dans les dairas de Sour El Ghozlane, Lakhdaria, Ain Bessem, Bir Ghbalou, Souk El Khemis et même dans quelques localités de la région, peuvent prétendre faire le plein de voix aux prochaines législatives.
A la question de savoir si les ârchs sont en train de se reconfigurer en parti politique, les délégués répondront que non et que, cependant, ils sont un mouvement politique. Mais cela ne pouvait échapper à personne, encore moins aux partis politiques qui aimeraient confiner les ârchs dans la fonction de brûleurs de pneus politiquement utiles à leurs carrières. Les Yahiaoui Djamal, Abdeddou et autres délégués ne l’entendent pas de cette oreille. Ils estiment que la démocratisation du pays et sa construction avec tous les démocrates est leur seul souci.
T.Ould Amar