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Un miroir aux alouettes

Né dans le feu des élections présidentielles de 2004 pour soutenir la politique du Président candidat Abdelaziz Bouteflika, la coalition gouvernementale composée par le RND, FLN et MSP diverge, malgré les assurances oiseuses de leurs leaders, sur tous les dossiers qui engagent la concrétisation du programme du président réélu de la République. A commencer par les idéologies politiques et les ambitions partisanes, diamétralement opposées, qui traversent chaque formation. Rien ne semble réunir ces partis puisque dans ce magma idéologique se mélangent un tantinet de courants dit nationaliste, islamiste et éradicateur. Face à la réalité du terrain, il est de notoriété publique que cette alliance est de loin derrière la concrétisation  » des vœux  » de Bouteflika, lequel n’a pas manqué, à maintes occasions, de se plaindre de ce manque d’engagement et de conviction dans l’accompagnement de son programme. Une ambivalence dans le discours a de tout temps caractérisé les interventions unilaterales des trois responsables de la troïka gouvernementale. La prolongation des délais de la charte pour la paix, l’éventualité d’un remaniement ministériel et le changement de la Constitution sont autant de pierres d’achoppement et de sujet de divergences. Ceux-ci avaient, également, la manie d’exprimer publiquement leurs contradictions avant de rectifier le tir en pérorant, plus tard à qui veut les entendre dans des réunions les regroupant à l’occasion de la passation de la présidence de l’alliance, que leur regroupement se porte en bonne santé. Cette manière obsessionnelle de réitérer continuellement la cohésion du FLN, du MSP et du RND ne peut suffire, à elle seule, à cacher les malaises et les dissensions lézardant l’unité de la coalition présidentielle. Tel un miroir aux alouettes, ce discours de consommation externe n’arrive même pas à convaincre le chef de l’Etat, encore moins l’opinion nationale, de la sincérité d’un tel engagement, lequel pêche par un manque de conviction si ce n’est d’exprimer un vœu de se mettre sous l’aile protectrice du Président afin d’attirer ses bonnes grâces. Les trois responsables de l’Alliance présidentielle s’adonnent à leur sport favori à savoir tenter tous les moyens, quitte à verser dans les surenchères politiciennes et les reniements éhontées pour se faire une  » place au soleil doré  » du pouvoir. A travers son  » allégeance calculée et sans âme  » au Président Abdelaziz Bouteflika, la coalition gouvernementale, est condamnée à l’échec puisque rien ne semble réunir les trois formations en matière de programme à concrétiser et de convictions à défendre. Devant leurs incapacités à porter au firmament le programme du Président, les chefs des trois partis n’ont pas cessé d’appeler récemment au  » respect mutuel  » lors des prochaines élections législatives. Passant le cadre protocolaire, chaque partie sera tentée de tirer les ficelles de son côté, oubliant les principes fondateurs à

l’ origine de leur  » fausse alliance « . Il est loisible de dire, sans risque de se tromper, que la troïka gouvernementale, version algérienne, n’a été en fin de compte qu’une montagne qui a accouché d’une souris. La réalité, bien têtue, rappelle ce constat malgré  » les ronronnements  » d’Ouyahia and Co.

Hocine Lamriben

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