Qu’à cela ne tienne, doucement mais sûrement, il est en train de se frayer un chemin qui le propulsera certainement très haut sur la pyramide de la chanson kabyle.Ali Meziane revient sur la scène avec un nouveau produit qu’il compte mettre sur le marché le dimanche 15 mai 2005. Le lendemain, c’est-à-dire le lundi, il prévoit un grand gala à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi-Ouzou à partir de 14 heures pour entamer sa promotion. En matinée, dès 10 heures, il procédera à une vente-dédicace dans la grande salle d’exposition du même établissement. Comme à son habitude, cette fois encore, l’artiste n’a pas failli à sa tradition. Il revient pour proposer à son public un travail de fond qui lui a pris pas mal de temps pour le mettre au point. Particulièrement cette nouvelle version de « Tamacahut N Silyuna » dont le résultat s’est révélé tout simplement une sublime œuvre à absolument apprécier. La parodie est une véritable fiction qu’on se croirait vraiment vivre au réel. Un vrai film de 15 minutes où se mêlent la chaude voix du chanteur, la chorale des enfants de l’école Hafhaf de Azazga, la réplique très distinguée de Noria, et le mélange des sons de l’univers extérieur. Un agréable cocktail sonore qui invite à l’évasion, à revivre « Tamacahut N Silyuna » dans un décor sonore qui se passe admirablement de l’image. Le tout accompagné d’un clavier très riche en consonances mélodieuses avec un arrangement acoustique à la perfection qui s’estompe à la fin de la chanson pour laisser exploser la voix de Idir Aït L’hadj tel cet éclair qui déchire le ciel avant d’aller mourir à l’horizon. »C’est un travail qui m’a pris deux ans mais je ne regrette rien « , commente l’artiste avec le sentiment du devoir accompli. Le reste de l’album est fait de six autres titres qui ne sont pas moindres ni en portée ni en qualité artistique non plus. Que ce soit dans « Tajmilt Imaghnassen », un hommage aux chahids de la révolution qui s’enchaîne avec « Fihel Ma Tegul-Em », ou à travers les trois tubes « Lmuja », « Ud-D-Tegri Tayri », « Wahdem Nek Wahdi » qui traitent une turbulente histoire d’amour à rebondissements, Ali Meziane fait valoir un talent fou en paroles et en arrangement musical. Le septième titre est un beau cadeau empoisonné à « Wigi ». Eux ce sont les professionnels sans scrupules des reprises. Ali Meziane leur sert dans son dernier album une belle composition…bien rythmée. A méditer…et non à reprendre, s’il vous plait !
Djaffar C.