La Kabylie vient de renouer avec les actes terroristes. Dans la soirée de mardi, des attaques terroristes ont simultanément ciblé quatre points de contrôle militaires dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Des attaques qui n’ont fait ni victimes ni blessés, mais dont l’impact psychologique pourait aggraver davantage l’inquiétante situation sécuritaire de ces derniers jours.
C’est à 21h30 que le premier attentat à eu lieu. Il a ciblé un cantonnement de la Garde communale près de Tadmaït. Les autres, perpétrés à peu près à la même heure, visaient des barrages mixtes de gendarmes et de militaires près de Yakourène et Aghribs, ainsi qu’un point de contrôle des gardes communaux à Icharidhène, entre Larbaâ Nath Irathen et Aïn El Hammam.
Des observateurs de la situation sécuritaire locale estiment, avec beaucoup de conviction, qu’il s’agit là d’attaques préparées, décidées et exécutées par un seul et même groupe terroriste. D’abord parce que les attentats ont été encore une fois synchronisées (un procédé très en vogue actuellement chez les terroristes activant en Kabylie), et aussi pour la similitude du procédé choisi par les exécutants, à savoir approcher au plus près les militaires et les gardes communaux en faction sur les barrages et les mitrailler à l’arme automatique avant de prendre la fuite.
Ceci dit, assènent ces mêmes observateurs, ces attentats ne sont pas aussi spectaculaires qu’on pourrait le penser du fait qu’ils ont été exécutés avec beaucoup de prudence et de “retenue”. Les terroristes s’étant contentés de tirer des coups de feu sur les militaires et de quitter hâtivement les lieux. De fait, nos interlocuteurs persistent à croire qu’il ne s’agit là que de manœuvres psychologiques en vue de faire diversion sur ce qui se passe actuellement dans les forêts limitrophes d’Azeffoun, où un important groupe terroriste serait encerclé par les forces de l’ANP. Les attaques de mardi n’avaient donc d’autre objectif que de desserrer l’étau sur les éléments de l’ex-GSPC (récemment affiliés à El Qaïda) qui seraient pris en tenaille par les militaires.
Toujours est-il que ces nouveaux attentats n’ont pas manqué de raviver le sentiment d’inquiétude parmi la population locale qui craint une escalade dans les jours à venir. Une population toujours sous le choc des sept attentats à la bombe qui ont soufflé, le 13 février dernier, des commissariats et de brigades de gendarmerie, faisant sept morts et près d’une vingtaine de blessés. Plus que jamais donc, la vigilance est de mise.
Omar Benmohamed