La vie mouvementée d’un écrivain irlandais

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C’est l’un des plus importants écrivains irlandais. Sa vie mouvementée et son œuvre sont toujours au centre d’intérêts dans le pays qui l’a vu naître et même partout dans le monde.

Richard Sheridan est un écrivain irlandais. Né à Dublin le 30 octobre 1751, mort à Westminster (Londres) le 7 juillet 1816. De onze à dix-sept ans il fit ses études à Harrow School, où il se lia avec N. B. Halhed qui collabora à ses premiers essais littéraires : ils publièrent pour débuter la correspondance qu’ils avaient échangée pendant que Halhed se trouvait à Oxford, mais se virent refuser leur première farce Jupiter. Cette oeuvre demeura manuscrite, mais on y rencontre déjà des scènes et des répliques qui témoignent de la précocité du talent de Sheridan. En 1770, celui-ci accompagna sa famille à Bath et y fit la connaissance d’Elizabeth Ann., fille aînée du compositeur Thomas Lenley. Elle avait seize ans, et son extraordinaire beauté lui valait une très nombreuse cour de soupirants. Il l’enleva en mars 1772 et l’épousa secrètement dans un village près de Calais, mais Thomas Lenley fit rentrer sa fille, tandis que sa famille envoyait Sheridan poursuivre ses études à Waltham Abbey. Il put néanmoins se marier officiellement en avril 1773 et, n’ayant ni charge ni rentes, dut vivre sur la dot de sa femme, dont il engloutit d’ailleurs la majeure partie dans l’achat d’une maison qu’il meubla luxueusement à la dernière mode. Sa première comédie, Les Rivaux, fut représentée à Covent Garden le 17 janvier 1775. Elle n’eut pas grand succès ce soir-là, mais à partir de la deuxième représentation, qui eut lieu le 28 suivant, elle déchaîna un tel enthousiasme que son auteur devint en quelques jours l’un des hommes les plus célèbres d’Angleterre. Dès le 2 mai 1775, il faisait jouer une nouvelle pièce Le Jour de la Sainte Patrick ou le Lieutenant intrigant et donnait encore, en novembre de la même année, La Duègne, opéra-comique composé en collaboration avec son beau-père. L’argent était venu avec le succès, et Sheridan acheta, en participation avec Thomas Lenley et le Dr Ford, la moitié des parts du Drury Lune. Deux ans plus tard, ce théâtre appartenait en totalité à sa société et il en assumait la direction. Il y présenta, le 8 mai 1777, L’École de la médisance, qui est universellement considéré comme son chef-d’oeuvre, et qui remporta un aussi considérable succès que sa première pièce. « Je ne tiens pas à donner du nouveau, mais je perfectionne considérablement l’ancienne routine », écrit le fameux écrivain. L’artiste donna ensuite Le Critique, joué à partir du 29 octobre 1779, et ne présenta que vingt ans plus tard, en 1799, sa dernière pièce, Pizarro.

C’est qu’il s’était pris de passion pour la vie politique et ambitionnait de se faire un nom dans cette nouvelle voie. Il entra au Parlement en 1780 comme député de Strafford, et occupa un poste dans le ministère Fox (1782-1783). Il fut sous-secrétaire aux affaires étrangères dans le cabinet Lockingham, puis secrétaire au Trésor dans le ministère dit de Coalition. L’affaire Warren Hastings lui donna l’occasion de prononcer une série de discours qui le mirent au premier rang des orateurs de son époque, mais leur texte a malheureusement été perdu. Nommé trésorier de la Marine, puis membre du Conseil privé, il poursuivit une brillante carrière jusqu’en 1812, mais battu cette année-là aux élections générales il ne connut plus jusqu’à la fin de sa vie que soucis et désillusions. Il était accablé de dettes et ses créanciers le poursuivirent sans trêve jusque sur son lit de mort.

Y. C.

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